Sur OpenWorld, les interventions de Larry Ellison font toujours salle comble. La décontraction affichée du fondateur et CEO d'Oracle ôte à cet exercice l'aspect trop formel qu'arborent souvent les keynotes de ces grand-messes américaines (pour celle-ci, 50 000 personnes attendues au Moscone Center à San Francisco et un million estimées en ligne). Mardi soir, pour son deuxième keynote, le PDG a cédé aux sirènes du Big Data. Il s'est employé à illustrer par l'exemple l'intérêt d'explorer d'énormes volumes de données, en l'occurrence générés par Tweeter, en endossant le rôle d'un responsable marketing et en pilotant lui-même la démonstration préparée. Il s'agissait de déterminer, en analysant 4,9 milliards de tweets diffusés pendant les JO de Londres, quel sportif olympique pourrait le mieux représenter la marque de voitures de luxe Lexus.

Près de 5 milliards de tweets, cela représente 27 milliards de relations, 100 millions d'auteurs, 2,7 milliards de mentions et 890 millions de hashtags, a pointé Larry Ellison. A la manoeuvre derrière, pour effectuer l'analyse en temps réel, un système Exadata X2-8 relié par une connexion InfiBand à une appliance Analytics In-Memory X2-4. Côté logiciel, la base de données d'Oracle, ici en version 11, et le logiciel acquis avec le rachat d'Endeca, en octobre 2011, pour scruter les données non structurées. Après avoir examiné, éliminé ou associé différents critères et actionné des outils d'analyse de sentiment, un nom se dégage, celui de la gymnaste américaine Gabrielle Douglas. 

Larry Ellison
« La question était simple, mais elle a nécessité d'analyser un énorme volume de données », a ponctué Larry Ellison en concluant son keynote. 


Attention à la plateforme derrière l'application SaaS

La première partie de l'intervention de Larry Ellison a porté sur la complémentarité entre les applications et les technologies développées par sa société. « Nous avons plus d'applications SaaS que n'importe quel autre fournisseur », a lancé le patron californien en ouvrant la séance. Entre la gamme Fusion (comptabilité/finance, gestion des RH, analyse des risques, gestion des achats, des projets, de la relation client, du marketing...) et les logiciels issus d'acquisitions telles qu'ATG (e-commerce), RightNow ou InQuira (support client), Oracle propose « tout ce dont vous avez besoin pour gérer votre entreprise dans le cloud. Mais ça ne s'arrête pas là. A chaque fois que vous achetez une application SaaS, vous accédez aussi au logiciel sous-jacent, à la base de données et au langage de programmation que vous allez peut-être devoir utiliser pour connecter ces applications à celles d'autres fournisseurs, dans le cloud ou installées sur site. Ce n'est pas parce que l'on est dans le cloud qu'il n'y a plus rien de technique à faire », a rappelé Larry Ellison en ajoutant qu'il ne fallait pas seulement prendre en considération l'application achetée mais aussi la plateforme sur laquelle elle s'appuyait.

« Nous développons toutes nos applications SaaS en Java et vous pourrez utiliser la même plateforme de services pour étendre ou connecter celles que vous avez acquises ». Une plateforme qui a demandé « des années et des années » de développement interne chez Oracle et qui, là aussi, a été complétée par différentes acquisitions clés dont celle de BEA Systems (à l'origine des serveurs d'application Weblogic). Poursuivant son raisonnement, Larry Ellison a évoqué la couche d'infrastructure sous-jacente, les systèmes d'exploitation proposés par Oracle, Linux et Solaris, les machines virtuelles, les ressources de traitement des systèmes Exadata et Exalogic et les capacités de stockage et les dizaines de téraoctets de mémoire flash. « Donc, quand vous accédez à une application SaaS, vous accédez aussi à la plateforme et à l'infrastructure sur laquelle elle s'appuie. Tout doit être là pour que le cloud fonctionne », a martelé le CEO.