Oracle a discrètement et significativement diminué le prix catalogue de son produit phare BI Foundation Suite, probablement pour tenir compte de la concurrence toujours plus tendue sur ce marché. Jusque-là, Oracle facturait sa BI Foundation Suite 450 000 dollars HT par licence processeur, mais sur un tarif officiel daté du 25 juin, le prix affiché est désormais de 300 000 dollars HT. Cependant, la licence dite Named User Plus reste à 3675 dollars HT. BI Foundation Suite englobe Oracle BI Enterprise Edition 11g, BI Publisher, Essbase, Scorecard and Strategy Management, et Essbase Analytics Link, d'après un document officiel.

Selon cette nouvelle tarification, le prix de la BI Suite Enterprise Edition Plus baisse également, passant de 295 000 à 221 250 dollars HT, et Scorecard and Strategy Management passe de 149 250 à 89 550 dollars HT. Depuis la mise à jour livrée plus tôt cette année par Oracle, ces solutions savent travailler avec Hadoop et extraire les données du framework Open Source pour le traitement des données big data. Elles sont aussi dotées d'un connecteur Microsoft Office qui permet l'interaction avec Excel. Désormais, les nouveaux clients de la Foundation Suite et les clients existants qui veulent élargir leur empreinte peuvent acheter des licences à moindres frais.




Oracle et d'autres fournisseurs de logiciels font régulièrement des remises sur le prix catalogue de leurs produits, mais la réduction du coût de Foundation Suite laisse penser que les clients pourront négocier leurs tarifs sur une base encore plus basse. En milieu de semaine, Oracle n'a pas répondu à une demande de commentaire sur cette baisse de tarifs, mais un analyste a proposé l'explication suivante : « De mon point de vue, il y a une forte concurrence sur le marché de la BI, à la fois entre les fournisseurs traditionnels et la foule de nouveaux arrivants », a déclaré par mail Boris Evelson, analyste chez Forrester Research. « Je vois plus de 20 fournisseurs capables de fournir plus ou moins les mêmes fonctionnalités. Cela peut expliquer l'énorme pression actuelle sur les prix des produits de tous les éditeurs de BI ».

Miro Consulting, qui conseille les clients en contrat avec Oracle dans leurs négociations avec le fournisseur, a eu récemment vent de la baisse de prix des solutions BI, comme l'a déclaré Eliot Arlo Colon, son président. « Nous avons insisté pour avoir des éclaircissements, savoir notamment si ces réductions allaient de pair avec le retrait de certaines fonctionnalités ou autre chose de ce genre », a déclaré le président de Miro. « Cela paraissait bizarre qu'Oracle décide d'une baisse substantielle de prix sans préavis », a-t-il ajouté. « On craint généralement des surprises, dans le genre, 'nous baissons le prix, mais vous aurez besoin de ce pack d'administration pour profiter de toutes les fonctionnalités du produit' », a-t-il ajouté. Miro n'a encore eu aucun retour d'Oracle, « mais on nous a promis une réponse la semaine prochaine », a précisé Eliot Arlo Colon.

Oracle a récemment clôturé son quatrième trimestre fiscal, sa plus riche période de bouclage de contrats. Selon le président de Miro, « notre cabinet n'a pas été impliqué dans un grand nombre de contrats BI au quatrième trimestre ». Ajoutant : « Beaucoup de clients étaient intéressés, mais très peu sont passés aux actes ». Parmi les produits technologiques, le logiciel de BI fait un peu figure d'exception dans ce contexte de crise mondiale : la croissance des ventes ne tarit pas malgré les préoccupations économiques, les entreprises cherchant à tirer le meilleur parti de leurs données. Mais l'année dernière, le rythme de croissance des dépenses en logiciels de BI a ralenti, descendant à 7 % après un bond à 17 % en 2011, comme le montre un rapport publié le mois dernier par le cabinet d'analystes Gartner. Au total, le marché de la BI s'élevait à 13,1 milliards de dollars en 2012, toujours selon Gartner. SAP tient la tête du marché avec 2,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires, suivi par Oracle à environ 1,9 milliard de dollars, selon le consultant qui fait aussi remarquer qu'en 2012, les revenus BI d'Oracle ont augmenté de 2 %, contre 0,6 % pour SAP.