La demande en serveurs Unix haute performance et mainframe est en baisse, mais une nouvelle vague de processeurs SPARC et puces IBM Power pour serveurs est en marche. Lors de la conférence Hot Chips 25 qui se tiendra du 25 au 27 août prochain à l'Université de Stanford, Californie, les principaux fabricants de puces pour serveurs Unix, Oracle, IBM et Fujitsu, devraient donner plus de détails sur les processeurs RISC de nouvelle génération. Habituellement, ceux-ci sont destinés à équiper des serveurs à haute disponibilité. Mais ils sont en perte de vitesse au profit de serveurs x86, plus flexibles et meilleur marché.

D'après le programme de la conférence disponible en ligne, IBM parlera de son « microprocesseur Power de prochaine génération ». De même, Oracle présentera ses processeurs SPARC M6 « pour serveurs symétriques hautement évolutifs équipant les datacenters ». Quant à Fujitsu, il interviendra sur les processeurs SPARC64 X+, qui succèderont au SPARC64 X 16-core actuel.

Les marges des serveurs Unix restent élevées

Ces nouvelles puces ont une importance capitale pour leurs fabricants. En effet, depuis sept trimestres consécutifs, les recettes provenant de la vente de serveurs Unix ont baissé, en particulier parce que le différentiel entre les processeurs non-x86 et x86 s'estompe. Au premier trimestre de cette année, IBM, Oracle et Fujitsu ont encore vu leurs recettes serveurs diminuer par rapport au même trimestre de l'année dernière, alors que celles de Dell et de Cisco, qui vendent exclusivement des serveurs x86, ont augmenté. IBM en vend également des modèles x86, de même que Hewlett-Packard, le plus gros fabricant de serveurs, qui a également à son catalogue des machines basées sur l'Itanium d'Intel, dont l'avenir reste incertain.

« Cependant, si les serveurs Unix se vendent moins bien, leurs marges sont toujours très élevées. C'est ce qui explique pourquoi des entreprises comme IBM et Oracle continuent à développer des puces pour ce marché », a déclaré Nathan Brookwood, analyste principal chez Insight 64. « La vente de ces serveurs a aussi des répercussions sur le logiciel », explique encore l'analyste. « Oracle pense qu'un contrôle complet sur toute la pile - les applications, les bases de données, le middleware, jusqu'au silicium lui-même - lui offre des avantages qu'il ne pourrait obtenir avec des solutions à base de processeurs x86 », a ajouté Nathan Brookwood. « D'ailleurs, depuis qu'Oracle a racheté Sun il y a quelques années, sa division hardware a pris de l'ampleur, et non l'inverse », a déclaré l'analyste.

La puce Power8 est fabriquée en 22 nanomètres

La pile d'applications d'IBM n'est peut-être pas aussi solide, mais l'entreprise propose une vaste gamme de produits et de services », commente encore Nathan Brookwood. « Ces entreprises sont capables d'investir beaucoup d'argent dans la recherche et le développement autour du silicium », a-t-il ajouté. IBM se donne aussi les moyens d'élargir le marché de ses puces Power afin qu'elles touchent un public plus large. En février dernier, l'entreprise a mis sur le marché de nouveaux serveurs Power pour les petites et moyennes entreprises, dont le prix démarre à 5 947 dollars HT. Les processeurs Power7+ actuels peuvent intégrer jusqu'à huit coeurs et, d'après un document d'IBM, la puce Power8 a été fabriquée selon le processus de gravure à 22 nanomètres. Pour l'instant, l'entreprise n'a communiqué aucun calendrier de sortie pour ses futures puces Power.