Pour Renaud Smagghe, consultant senior chez PAC (Pierre Audoin Consultants), l'acquisition d'Hyperion par Oracle confirme le fort mouvement de consolidation du marché applicatif qui conduit les éditeurs généralistes à racheter peu à peu les spécialistes de l'analyse décisionnelle (ou BI, Business Intelligence). « C'est un rachat assez significatif car Hyperion est l'un des quatre gros éditeurs dans ce domaine (les trois autres étant SAS Institute, Business Objects et Cognos). Que l'un des quatre leaders se fasse racheter, c'est un signe fort sur la concentration du secteur. Par ailleurs, cette acquisition est assez logique pour Oracle qui a un peu de retard sur les solutions de Business Intelligence. D'une part face à Microsoft, qui occupe désormais une position de leader parmi les éditeurs généralistes avec SQL Server Analysis Services, et d'autre part face à SAP qui a bien développé ses solutions d'analyse des performances financières. Pour compléter son portefeuille applicatif, il est tout à fait cohérent qu'Oracle rachète une solution d'analyse financière. » « Ce rachat confirme l'importance des solutions financières » Christian Poyau, PDG de l'intégrateur spécialisé Micropole-Univers, partage cette analyse : « Ce rachat ne fait que confirmer l'importance des solutions financières pour le système d'information. On s'aperçoit que les grands acteurs, Oracle, mais aussi SAP, investissent fortement dans ce domaine. Les entreprises se rendent compte du besoin de pilotage général ; c'est un pan encore en friches, à développer. » Selon Oracle, la transaction devait être close dès avril. D'ici là, chaque éditeur continuera à fonctionner de façon indépendante. Comme pour ses précédentes acquisitions, Oracle promet de protéger les investissements des clients d'Hyperion en continuant à supporter les solutions installées. Il est trop tôt pour savoir comme s'effectuera ensuite la collaboration entre les équipes internes. « Tout ne s'est pas toujours déroulé parfaitement lors des précédents rachats d'Oracle, mais il me semble que l'intégration de Siebel en France est un bon exemple, se rappelle Patrick Bensadat, de Business & Décision. Cela s'est fait dans le respect des savoir-faire. » Reste enfin à Oracle à intégrer les produits entre eux : « C'est la vraie contrainte, reconnaît Christian Poyau, de Micropole-Univers. Mais ils y arriveront ; ce sera une question de temps et d'arbitrage entre les produits. » Lisez aussi notre dossier sur le sujet.