La prochaine génération de systèmes Exadata pourrait bien être annoncée dans quelques jours, sur la conférence annuelle d'Oracle, OpenWorld, qui se tient à San Francisco du 30 septembre au 4 octobre. Dimanche soir, Larry Ellison, le PDG du groupe californien, ouvrira l'événement sur le thème : « Matériel et logiciel, conçus pour travailler ensemble : pourquoi s'agit-il d'une approche différente ». Jusque-là, rien de nouveau puisqu'Oracle met cet argument en avant depuis le lancement du premier système en 2008. Mais on sait aussi que le fournisseur va annoncer sur OpenWorld la version 12c de sa base de données qui se trouve au coeur d'Exadata. Il y a un autre indice, plus concret, de l'arrivée imminente d'une prochaine génération, notent nos confrères d'IDG News Service. C'est l'alerte qui a été postée il y a quelques temps sur le site d'Oracle à l'adresse des partenaires, afin d'avertir ces derniers que la date limite pour commander la version X2-2 du système était le 3 septembre 2012.  Il est par ailleurs indiqué que Juan Loaiza, vice-président senior de la société, présentera sur OpenWorld les évolutions prévues autour d'Exadata.

Questionné sur ce faisceau d'indices, Oracle n'a pas souhaité le commenter. Plusieurs observateurs du secteur IT ont néanmoins commencé à spéculer sur le sujet et à évaluer ce que les machines pourraient désormais inclure. Un administrateur de base de données Oracle, Andy Colvin, a posté il y a trois semaines l'image d'une page web, récupérée sur le portail My Oracle Support, et montrant un article se référant à un système Exadata X-3 en différentes configurations, incluant une option 8ème de rack. Le DBA pense que disposer d'une telle possibilité pourrait être intéressant - à côté des versions basiques, rarement vues toutefois, d'Exadata V2 (un noeud de traitement, un serveur de stockage, un commutateur Infiniband). Cela pourrait s'adresser aux entreprises qui veulent essayer Exadata ou encore pour de petits systèmes de développement et test, commente encore Andy Colvin en rappelant toutefois qu'il n'y a pas beaucoup de redondance sur ces systèmes et que la performance n'est pas aussi bonne que ce qu'on obtiendrait avec une configuration quart de rack.

Compression optimisée in-memory

Certains détails ont aussi filtré sur ce que prévoit Oracle pour les logiciels spécialisés fonctionnant sur Exadata, ainsi que sur sa base de données. Lors d'une présentation, le mois dernier, Andy Mendelsohn, le responsable de l'offre base de données chez Oracle, a montré une feuille de route pour l'Exadata. Parmi les fonctionnalités à venir figurent la compression optimisée in-memory, la communication Infiniband mémoire à mémoire, l'utilisation de mémoires flash, etc. Mais il n'est pas précisé si celles-ci sont imminentes ou prévues à plus long terme.

Cela dit, un nouveau produit Exadata ne constituerait pas une annonce si importante que cela s'il s'agit seulement d'une version plus puissante et plus rapide que celles qui existent déjà, souligne Eric Guyer, un consultant auteur d'un blog portant sur l'offre Oracle. Il estime que, pour l'instant, Exadata est une configuration RAC (Real Application Clusters) dopée aux stéroïdes. Pour lui, le système n'est pas fait pour consolider des dizaines et des dizaines de charges de travail parce qu'il ne dispose pas d'un bon environnement de virtualisation. Eric Guyer confie qu'il aimerait voir une version d'Exadata capable de supporter ce que font les containers Solaris, permettant aux clients d'exploiter d'anciennes versions de base de données. « Pour l'instant, c'est seulement la version 11g R2 sans virtualisation. Pour moi, c'est là où Oracle doit aller. Il doit faire en sorte que les clients puissent mieux fractionner les capacités d'Exadata. Si la prochaine version est seulement plus rapide, plus grande et plus puissante, pour moi, ce n'est pas vraiment une annonce », estime le consultant.