La dernière version du logiciel de gestion des machines virtuelles d'Oracle offre des fonctionnalités équivalentes aux utilisateurs Sparc et à ceux qui gèrent des machines virtuelles sur des serveurs x86. « Oracle VM 3.3 fait la part belle à Sparc, qui profite du plus grand nombre d'améliorations », a déclaré Wim Coekaerts, vice-président senior d'Oracle, Linux and Virtualization Engineering. « Les fonctionnalités accessibles à partir de la console de gestion seront identiques pour les serveurs x86 et pour les serveurs Sparc », a-t-il ajouté. Livrée hier, la mise à jour d'Oracle VM améliore également les performances des hôtes Microsoft Windows.

Le produit de virtualisation de serveurs d'Oracle est basé sur l'hyperviseur Open Source Xen. Oracle VM peut faire tourner des machines virtuelles sous Windows, sous Linux ou sous le propre OS Solaris d'Oracle. Les VM peuvent tourner sur serveurs x86 et Sparc. Quand Oracle a acquis Sun Microsystems en 2010, l'éditeur voulait unifier la gestion de la virtualisation sur les deux plates-formes. « Oracle 3.3 accomplit une bonne partie de cet objectif », a affirmé Wim Coekaerts. L'éditeur a intégré toutes les fonctionnalités de gestion offertes par Oracle VM pour les rendre accessibles aux hyperviseurs x86, de sorte qu'elles sont aussi disponibles pour gérer les hyperviseurs Sparc, l'hyperviseur étant le logiciel qui sert à créer et à exécuter les machines virtuelles. « La base installée de serveurs Sparc est importante et un grand nombre de clients attendent avec impatience un produit de gestion côté Unix », a déclaré le vice-président senior d'Oracle.

Des interfaces de programmation d'applications unifiées

Désormais Oracle VM permet aux machines virtuelles Sparc d'interagir avec des technologies plus variées. Par exemple elles peuvent communiquer avec des disques locaux et des réseaux de stockage connectés en iSCSI (Internet Small Computer System Interface). À l'origine, les machines virtuelles Sparc ne pouvaient communiquer qu'avec des réseaux utilisant le protocole NFS (Network File Storage). Le logiciel dispose maintenant d'une console de gestion unique pour superviser les opérations traitées sur serveurs Sparc et x86. Auparavant, il fallait des consoles distinctes pour gérer chaque type de serveur. Oracle a également unifié les interfaces de programmation d'applications si bien que les applications tierces et les scripts répondent au même ensemble de commandes sous Sparc et sous x86. La console a été réécrite comme une application Web. Elle a donc le même « look and feel », quelle que soit la plate-forme à partir de laquelle on accède au logiciel.

Mis à part ce support étendu pour Sparc, Oracle continue de travailler sur le logiciel pour améliorer les performances. Cette version peut charger en mémoire des pages très lourdes, de 2 à 4 Mo. En général, pour faire tourner une machine virtuelle en mémoire, il faut la subdiviser en plusieurs sections appelées pages. Habituellement, celles-ci ne peuvent peser que quelques kilo-octets. « Imaginons une énorme machine virtuelle de 250 Go qu'il faut découper en pages de 4 kilo-octets, le noyau va mobiliser beaucoup de mémoire pour attribuer une référence à chaque page. Si l'on parvient à découper la machine virtuelle en pages plus grandes, les besoins du noyau en mémoire chutent à 1/1000e de la mémoire totale », a expliqué Wim Coekaerts. Cette simplification dans la gestion de la mémoire permet d'améliorer la performance des applications qui nécessitent une faible latence, comme les bases de données par exemple.

Oracle a mis à jour ses pilotes pour permettre au logiciel Microsoft Windows de tourner dans un conteneur virtuel. Un nouvel ensemble de pilotes paravirtuels peut accélérer le débit de données qui entrent et sortent du réseau et du disque. « Il y a un pilote de disque et un pilote de réseau qui utilise les pages partagées entre l'hôte Windows et l'hyperviseur Xen », a expliqué le vice-président senior. Oracle poursuit également son travail d'intégration d'Oracle VM avec le logiciel cloud Open Source OpenStack. La technologie d'Oracle - encore en preview - de sa propre distribution OpenStack peut maintenant tourner avec Oracle VM 3.3. L'éditeur a déjà commencé à intégrer OpenStack dans sa distribution Solaris. D'autres changements ont été apportés à Oracle VM pour simplifier les opérations et améliorer la sécurité. La dernière mise à jour majeure du logiciel datait de janvier 2013. « À l'origine, Oracle VM 3.3 devait être livrée en mai, mais nous avons retardé sa sortie d'un mois pour lui faire subir des tests supplémentaires », a déclaré Wim Coekaerts. La dernière version d'Oracle VM est téléchargeable gratuitement.