Le spécialiste français de l'automatisation de production Orsyp a conclu l'acquisition de la PME hexagonale Sysload le 15 septembre dernier. Celle-ci propose des outils de mesure et de contrôle de la performance des centres serveurs. Le montant de l'acquisition n'est pas communiqué mais François-Xavier Floren, PDG d'Orsyp laisse entendre qu'il se monte à près d'une année de son chiffre d'affaires(*). Le logiciel phare d'Orsyp, Dollar Universe, automatise certains traitements sur serveurs et vérifie qu'ils s'exécutent correctement en donnant toute visibilité aux opérateurs de production. Ces traitements peuvent provenir aussi bien d'applicatifs maison que de progiciels du marché comme l'ERP de SAP, Oracle Financial, Peoplesoft ou Microsoft Dynamics. « Il peut s'agir d'une tâche de chargement des données clients dans SAP ou de l'intégration des données de trafic dans la facturation pour un opérateur télécoms », détaille Jean-Michel Breul, CTO d'Orsyp. Dollar Universe s'exécute dans des environnements Unix, mainframe et Windows ainsi que, de plus en plus, dans des univers de virtualisation comme ESX de VMware ou Hyper-V de Microsoft, mais aussi ceux des Unix d'IBM ou de HP. Unijob, l'autre offre de l'éditeur, standardise et automatise les traitements liés à l'infrastructure, au niveau du système, du middleware ou du SGBD. La corrélation des informations remontées par les outils d'Orsyp et Sysload Les offres de Sysload présentent une complémentarité évidente avec celles d'Orsyp, puisqu'elles collectent des données de mesure de performance des datacenters et identifient les niveaux de saturation des serveurs. En corrélant les informations remontées par Dollar Universe et UniJob, d'une part, et de SP Analyst de Sysload, d'autre part, l'éditeur proposera par exemple à ses clients de décaler certaines tâches non prioritaires en cas de dépassement de la capacité serveurs. « On peut aussi imaginer, dans un tel cas, de demander au système de virtualisation d'affecter davantage de ressources à certains traitements », ajoute Jean-Michel Breul. Selon l'acquéreur, l'intégration des deux offres sera plutôt simple. « Les produits ont des architectures similaires qui s'appuient entre autres sur des consoles Web et des agents, détaille Jean-Michel Breul. Il s'agit d'assurer la meilleure qualité de service possible.» Par le biais de ces outils et des informations qu'ils remontent, Orsyp souhaite aussi proposer aux responsables de production de dessiner des tendances d'utilisation de l'infrastructure et de devenir force de proposition quant à l'évolution de celle-ci. Comme le note Jean-Michel Breul, c'est la virtualisation qui apporte aujourd'hui une plus grande criticité aux environnements serveurs et fait émerger le besoin d'outils plus pointus. Alors que les serveurs étaient en général occupés à 20% en moyenne, et disposaient ainsi involontairement d'une marge de manoeuvre, ils sont désormais à 70% de leurs capacités. Une entreprise détenue par ses dirigeants et forte à l'international Installé à Paris, Orsyp est présent dans huit autres pays, dont les Etats-Unis où il réalise la 2e plus importante partie de son chiffre d'affaires. De 245 personnes, l'entreprise va passer à 280 après l'absorption de Sysload (et environ 40 M€ de CA). Pour servir ces clients, l'entreprise répartit de plus en plus son activité à l'international. Elle réalise 30% de son CA hors de France et a décidé de s'implanter à Hong-Kong. Sa R&D est partagée entre la France, la Roumanie et le Canada, et le marketing sera totalement transféré aux Etats-Unis dès Noël. « Nous avons un millier de clients -aux alentours de 1 200 avec Sysload- qui sont tous de grands comptes, complète Francois-Xavier Floren, PDG. Tous ont une infrastructure IT imposante ou une activité qui en exige une. » Ces entreprises évoluent dans la finance, le commerce ou les télécoms. Il s'agit par exemple de Federal Express, Cisco, France Télécom ou PSA. « L'an dernier, pendant la crise, nous avons gagné 70 grands comptes dont ADP GSI, Warner Bros, General Electric aux US », raconte le PDG. Pour François-Xavier Floren, les raisons sont nombreuses pour que la fusion avec Sysload réussisse. « Nous sommes un éditeur indépendant qui appartient à ses dirigeants et nos choix d'investissements sont cruciaux. Nos deux entreprises sont des entreprises technologiques, et sont toutes deux des spécialistes et non des généralistes.» (*) 32 M€ en 2008