Un peu plus de 1000 personnes se sont pressées aux Docks de la Plaine Saint Denis pour assister au 1er OVH Summit. Octave Klaba, DG de l'entreprise a inauguré cet évènement en délivrant plusieurs messages. Le premier est la recette pour que la petite entreprise de Roubaix affiche un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros avec une croissance de 30 à 40% l'an et 750 000 clients. Cela commence tout d'abord par la construction de datacenters, OVH en compte 12 actuellement en Europe et un au Canada pouvant héberger au total plus de 400 000 serveurs. Henri Klaba, PDG d'OVH et père d'Octave, a précisé les différents travaux pour optimiser les datacenters : « pour le problème d'espace, nous avons réduit la taille des serveurs en les modifiant et nous avons utilisé un système de refroidissement liquide pour réduire la facture électrique ». Octave Klaba est très attaché à ce travail sur les serveurs, « nous sommes en discussion avec Intel, Kingston, Toshiba, etc. pour être des bêta-testeurs sur les récentes innovations ». Idem sur la virtualisation, « les clients virtualisent beaucoup, des switch, des routeurs, des firewall ou des load balancer », précise le responsable et d'ajouter « nous apportons une première réponse de la virtualisation du datacenter avec l'offre vRack (baie virtuelle) ». Sur l'énergie, le dirigeant a indiqué travailler sur la construction d'éoliennes produisant 1 Megawatt. Au final, « cela a réduit de 30% des coûts d'exploitation des datacenters », rajoute le patriarche de la famille Klaba.

Autre ingrédient, le réseau avec toujours le même credo, contrôle et faire soi-même. Germain Masse, COO d'OVH résume cet état d'esprit, « on aime bien gérer le réseau pour garantir la qualité à nos clients, on diminue aussi les intermédiaires et on dessine notre réseau fibre optique avec comme choix le chemin le plus court s'il faut choisir entre plusieurs fibres ». L'hébergeur revendique aujourd'hui des débits de 100 Gbit/s sur la fibre optique, mais avoue travailler en laboratoire sur du 1 Tbt/s voir du 1 Pbt/s. Cette présence sur le réseau a permis à OVH de développer des offres opérateurs, comme la VoIP avec 130 000 lignes téléphoniques. Le FAI propose également depuis le 1er octobre le VDSL, « car les entreprises ne doivent pas attendre 2020 ou 2050 pour avoir des débits fibre optique », souligne Octave Klaba.

Une orientation résolument cloud


Sur le cloud, le directeur général s'est félicité de l'offre grand public de stockage cloud, Hubic. Ce dernier a mis en place une API à destination des développeurs pour créer des applications autour de ce service. Pour autant, certaines offres ont dû être révisées comme celle de serveurs dédiés à 4 euros. « Nous avons eu 20 000 demandes en 5 semaines en juillet et les clients ont arrêté leurs anciens serveurs qui ont une durée d'amortissement sur 3 à 5 ans », constate Octave Klaba. Il ajoute « nous sommes donc en train de repenser le business model de cette offre qui ne s'adresse aujourd'hui qu'aux étudiants pour leur permettre de démarrer dans l'informatique ».

Toujours sur le cloud, le dirigeant a été mandaté par le gouvernement en binôme avec Thierry Breton, PDG d'Atos pour être chefs de projet sur la filière du cloud. Octave Klaba nous explique, « l'objectif n'est pas de créer des concurrents à ce qui existe déjà, mais de construire un écosystème permettant le développement des applications du futur à la demande, la facturation ou le paiement as a service par exemple ». Le dialogue avec les SSII est un axe de développement pour OVH, « afin de devenir un super facilitateur et un socle pour les innovations ». Il fustige au passage l'arrivée des clouds souverains, « un excellent coup marketing pour faire connaître OVH, mais nous avons mis 14 ans pour construire la société ». Il regarde maintenant vers l'avenir avec des discussions pour la création de nouveaux datacenters, en Europe, OVH vise l'Allemagne « car nos clients veulent un datacenter localisé en Allemagne » et la côte ouest américaine, « soit en Colombie Britannique (Canada) ou dans l'Oregon aux Etats-Unis », conclut Octave Klaba.