En 2012, les partenariats conclus avec les opérateurs et les tests de paiement mobile à petite échelle vont commencer à porter leurs fruits, et certains analystes pensent également qu'Apple va apporter sa solution de paiements. Mais l'adhésion par les consommateurs va prendre plus de temps. À certains égards, l'année 2011 a été décevante pour les paiements mobiles et le NFC (Near Field Communications) qui utilise la technologie de communication en champ proche. « Il y a eu des progrès, mais pas autant que ce les promoteurs en avaient espéré. Aujourd'hui, on trouve bien sur le marché quelques terminaux NFC, mais en petit nombre, et pas autant que ce qui avait été annoncé au début de l'année, » a déclaré John Devlin, directeur de groupe au cabinet d'étude ABI Research.

Par ailleurs, même si l'industrie n'est pas allée aussi loin que prévu, elle va de l'avant. « Par exemple, en 2011, on a assisté au lancement du Google Wallet aux États-Unis. À la fin de l'année 2012, le portefeuille de Google va se révéler un vrai succès auprès des consommateurs, » selon ABI. La lenteur des progrès s'explique principalement par le fait que les opérateurs ont dû revoir leur modèle économique en matière de paiements mobiles au cours des six derniers mois. « Je me souviens de mes conversations avec un certain nombre d'opérateurs courant mai-juin. Ils étaient encore convaincus que les entreprises les paieraient pour distribuer leurs cartes. Et de leur point de vue, si Visa ne les payait pas, MasterCard le ferait. C'était une stratégie très bornée, » a ajouté John Devlin.

Google pousse à une concentration du marché

« Mais Google a changé la donne en introduisant son propre portefeuille. Dans plusieurs pays, y compris au Royaume-Uni, le géant de l'Internet a poussé les opérateurs à unir leurs forces et à envisager la création d'une plate-forme unique, » a expliqué le directeur du cabinet d'étude. Le lancement de services commerciaux par les opérateurs annonce une bataille entre Google et les entreprises associées au cours l'année prochaine. Déjà, Verizon Wireless, associé par joint venture au système de paiement Isis, a demandé à Google de ne pas installer son application Wallet sur son modèle Galaxy Nexus, laissant présager d'autres conflits. « Il s'agit d'être dès maintenant le premier sur le marché. Les autres opérateurs risquent de se montrer tout aussi vigilants que Wireless Verzizon. Car si les consommateurs commencent à utiliser le Wallet de Google, ce sera très difficile de les faire revenir en arrière », a déclaré John Devlin.

Les opérateurs sont également conscients que pour réussir sur le long terme avec le NFC, les paiements et les portefeuilles mobiles doivent être omniprésents, transférables et interchangeables. « Or personne n'est prêt à céder du terrain, » a fait valoir ABI. Cependant, selon John Devlin, « ils finiront bien par trouver un « juste milieu », qui satisfera Google, les opérateurs, et les consommateurs. » Google n'a fait aucune annonce concernant le lancement de son portefeuille Google Wallet dans d'autres pays, mais le cabinet d'étude CCS Insight a inscrit dans ses prévisions annuelles un lancement au Royaume-Uni en 2012. De plus, « le service de Google risque de prendre de l'avance pendant que les opérateurs se battent pour aboutir à une solution consensuelle et résoudre tous les aspects réglementaires, » a ajouté John Devlin.

Un choix plus ouvert pour l'instant

Cependant, la concurrence avec Google n'a pas que des effets négatifs. « Le fait que de grandes entreprises, différentes les unes des autres, entrent dans le secteur montre qu'il existe un marché légitime, » selon Jaymee Johnson, directeur du marketing chez Isis. D'ici mi-2012, Isis va lancer ses services à Salt Lake City et à Austin (Texas), puis diffuser son offre dans tout le pays à partir de cette base. « Dans ces deux villes, les consommateurs pourront trouver différents smartphones NFC dans les boutiques des opérateurs, charger la carte de paiement mobile de leur choix, et utiliser le système de paiement mobile à la fois dans les chaînes de distribution nationales et auprès des enseignes locales, » a indiqué le directeur du marketing d'Isis. « Au final, Isis vise une couverture nationale, mais celle-ci ne sera pas atteinte avant 2013-2014, » a-t-il déclaré.