Renaissance Numérique veut contribuer au développement d'un numérique citoyen. Pas de chantage aux délocalisations donc, mais une salubre revue statistique des données numériques, nécessaire pour dresser un tableau du développement français sur ce sujet. L'Association a balayé six thèmes principaux : l'équipement au foyer, celui des entreprises, le développement des start-up, du commerce en ligne, celui de l'e-education , et enfin, de la e-santé.

Premier point et premier regret, l'équipement des foyers français se traîne. Il est de 68%, contre 40% en 2007 (source Médiamétrie). En progression, mais loin derrière les autres pays développés. La France occupe le 20ème rang des pays de l'OCDE. Pas fameux. Loin derrière la Corée (96% de foyers équipés), les Pays-Bas, 90%, l'Allemagne 80%, le Royaume Uni, 77.Nous sommes même en dessous de la moyenne européenne, située à 65%.

« Ce qui a deux conséquences, souligne Guillaume Buffet, le co-président de Renaissance Numérique, d'une part l'éloignement des seniors, 18% seulement de connectés chez les 70 ans et plus, et la correspondance entre bas revenus et non connection : 38% des revenus inférieurs à 900 euros par mois ne sont pas connectés ». Même sentiment du côté des entreprises. 48% des entreprises françaises entre 10 et 19 salariés ont un site Internet (source Eurostat 2010). La Finlande est à 85%, les Pays-Bas à 84, l'Allemagne à 79, le Royaume-Uni à 75, la moyenne de l'Union européenne à 54. Une PME française est difficile à trouver sur Internet.

2,1% des entreprises créées en France sont des start-up

Quant aux start-up, leur développement est très retardé dans l'hexagone. 2,1% des entreprises créées en France sont des start-up. Soit 24 000 sociétés. Encore sont-elles concentrées en Ile-de-France à 39%. « Conséquence, commente Christine Balagué, co-présidente de Renaissance Numérique, les entreprises étrangères viennent s'installer en France et nos entreprises ont tendance à se créer à l'étranger ».

Plus inattendu encore, l'analyse de Renaissance Numérique sur le e-commerce. L'Association, loin de l'autosatisfaction entendue en France, resitue le commerce en ligne français par rapport aux cas étrangers. La France compte 70 000 sites de e-commerce, mais la Grande-Bretagne 300 0000, la France devrait atteindre (source Fevad) 31 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans ce e-commerce en 2010, mais outre-Manche on est à 56 milliards d'euros.

« C'est du à un manque de culture numérique, l'ADN du e-commerce fait défaut », note Catherine Barba, la Présidente du cabinet MaLinea. En Grande-Bretagne par exemple, plus de 40% des contrats d'assurance se nouent en ligne, en France c'est 3%. Les compagnies, dans l'hexagone, ne veulent pas toucher à leurs réseaux de distributeurs, et freinent la contractualisation en ligne. Voilà pour les quatre point marchés (foyers, entreprises, start-up, e-commerce), reste deux focus sur deux grands usages, l'éducation et la santé. La tonalité est sensiblement la même.

Illustration: Tablette Motion Computing, crédit D.R.