Un millier de salariés français ont été interrogés par le cabinet Robert Half sur leurs motivations pour choisir un poste et y rester. Si la question peut sembler incongrue dans un pays avec des millions de chômeurs, il est clair que les profils les plus intéressants sont très disputés. Les entreprises ont également besoin de régulièrement renouveler leurs équipes. De plus, selon cette enquête, l'arme de la croissance salariale est coûteuse et de surcroît pas très pertinente.

Ainsi, le premier critère de tri des propositions d'embauche est la description des missions et les perspectives d'évolutions professionnelles. C'est le premier critère pour 71% des salariés interrogés. Le deuxième, avec 65% de répondants le considérant comme important, est la situation géographique relative du poste avec son corollaire qu'est le temps de trajet. Robert Half rappelle que le temps moyen de transport en Ile de France est de 68 mn par jour. Enfin, le tiercé est fermé avec le secteur d'activité de l'entreprise, regardé attentivement par 53% des répondants.

Le salaire moins important que le temps de trajet

Le montant du salaire n'apparaît qu'à la quatrième position avec 33% des répondants qui y attachent une grande importance. Ce chiffre est à peine supérieur aux 29% qui s'attachent à l'équilibre vie professionnelle / vie personnelle avec des possibilités comme le télétravail et les horaires aménagés. La réputation de l'entreprise est regardée par 24%, l'environnement de travail par 19% et les bonus/primes par 7%. Parmi les avantages complémentaires, 51% des répondants sont intéressés par les tickets restaurants et subventions repas, la prise en charge du transport et la flexibilité des heures de travail séduisent 30% des répondants.

La qualité de vie est décidément importante. Ainsi, plutôt qu'une évolution strictement financière, 54% des répondants souhaitent plus de congés, 24% un aménagement du temps de travail et 10% plus de formations et de développement professionnel.
Malgré tout, il existe une réelle différence entre tranches d'âges. Ainsi, le salaire est regardé plus attentivement par les 35-55 ans (50% des répondants sur cette tranche d'âge contre 33% de la population générale), les 18-34 ans étant un peu au-dessus de la moyenne (38%), les seniors étant les moins motivés par l'argent (11% des plus de 55 ans). On peut constater -ce que Robert Half ne fait pas- une corrélation apparente entre la recherche d'un meilleur salaire et l'âge où l'on est le plus susceptible d'avoir des charges de famille. De plus, les 18-34 ans sont classiquement les moins rémunérés et il semble logique de recherche un meilleur salaire tandis que les seniors ont probablement le sentiment d'avoir atteint un plafond.