Quel que soit le secteur, peu de marques dans le monde sont en mesure d'orchestrer une telle gestion de la pénurie. Retardé de quelques semaines, le lancement de l'IPad dans l'Hexagone reste attendu pour demain, 28 mai. Cette commercialisation tant attendue va donc débuter le jour où s'achève le MEDPI, le plus grand salon dédié à la distribution grand public des produits IT. Joint sur place, à Monaco, François Klipfel, Directeur Général Adjoint de GfK, se montre optimiste : « il devrait se vendre entre 400 000 et 450 000 unités de l'iPad en France d'ici la fin de l'année ».  Le cabinet d'étude GfK est pourtant plus connu pour sa comptabilité des ventes effectives que pour des prévisions.

« Il ne s'agit pas d'un pronostic hasardeux car nous disposons de plusieurs repères importants, explique François Klipfel. Tout d'abord, rappelons le succès du lancement de l'iPod au Etats-Unis. Les ventes ont dépassé le million bien plus rapidement que prévu. Par ailleurs, on peut se référer au démarrage des netbooks en France : 780 000 unités avaient été vendues dès la première année, avec un prix moyen d'environ 300 euros. Il serait logique qu'un produit deux fois plus cher mais plus médiatisé génère plus de 400 000 ventes. Enfin, on doit également se souvenir que l'iPhone a été vendu en France à 650 000 exemplaires dès la première année ».

L'écosystème qui accompagne l'iPad est déjà bien en place

Un certain nombre d'indicateurs moins statistiques conduisent à considérer ces chiffres comme « raisonnablement optimistes ». Le premier est que l'écosystème qui accompagne le lancement de l'iPad est déjà bien en place (il était notamment visible au MEDPI). Il s'agit notamment des différents accessoires qui enrichissent ce « couteau suisse » qu'est l'iPad. Au-delà, la confiance dans cette tablette est confortée par le foisonnement des contenus dédiés à l'iPad : applications, mais également médias en tous genres. Les « imitations » de l'iPad seront-elles lancées en même temps que l'iPad ? C'est peu probable, selon François Klipfel : « chacun a pu entendre des annonces, mais aucune plateforme concurrente n'est à ce jour visible », conclut-il.

La principale inconnue concernant l'iPad reste sa distribution. Comme ce fut le cas pour l'iPhone, les exclusivités des premiers mois (les Apple Stores, les Apple Premium Resellers, Darty et la Fnac) risquent d'avoir une durée de vie assez courte, d'autant que la liste des points de vente potentiels est gigantesque, à savoir les boutiques des opérateurs, les revendeurs informatiques, la grande distribution, les sites marchands, les producteurs de contenu et - pourquoi pas ? - les champions de la vente par correspondance, tels que les 3 Suisses et La Redoute.