La bataille qui se joue actuellement à l'ISO est moins visible que celle, il y a quelques années, ayant concerné les formats bureautiques. Pourtant, son impact industriel est également considérable, entraînant des jeux d'influence entre grands acteurs industriels. Il s'agit cette fois de définir les métriques pour mesurer la performance environnementale des datacenters, ces métriques étant destinées à entrer dans une norme internationale.

Or, ces métriques peuvent, habillement conçues, favoriser tel ou tel fournisseur ayant adopté telle ou telle approche de la question. Certains agrégats peuvent ainsi noyer des indicateurs pertinents soignés par des acteurs français au profit de critères mettant en avant des acteurs étrangers. Et cette performance environnementale sera l'objet d'une réglementation de plus en plus sévère basée sans aucun doute sur la norme ISO. Les « bons » critères risquent donc de favoriser tel ou tel fournisseur. L'Afnor, qui dirige le processus de normalisation côté français, craint ainsi que la future norme favorise les acteurs asiatiques au détriment des acteurs européens et notamment français.

Appel au secours de l'Afnor

L'Afnor a donc lancé un appel au secours. La commission de normalisation Afnor CN39 ECOTIC qui discute en France de ce sujet ne réunit que trop peu d'entreprises pour peser au niveau international. De plus, il est nécessaire que tous les acteurs européens concernés s'impliquent pour que leurs arguments soient entendus. Ces acteurs peuvent aussi bien être des fournisseurs de technologies que des entreprises utilisatrices gérant leurs propres datacenters car les deux sont concernés par la future norme.

La commission de normalisation Afnor CN39 ECOTIC comprend à ce jour des entreprises internationales (Microsoft France, Hewlett Packard...), des organisations publiques et parapubliques (ADEME, CNRS, Pôle Emploi...) et de grandes entreprises françaises tant fournisseurs (Schneider Electric IT France...) qu'utilisateurs (La Banque Postale...).