Enfin. C'est le premier mot qui vient à l'esprit lorsque l'on apprend l'officialisation de la première offre de Cloudwatt. Il faut dire que le cloud souverain, né comme son concurrent Numergy des investissements d'avenir, aura mis du temps à proposer son premier service. Et encore, il s'agit ici que d'une offre de stockage en ligne, toujours rien du coté du cloud compute. Une situation qui selon Pierre Paperon, directeur marketing de Cloudwatt, s'explique par un projet démarré à partir d'une page blanche : "Cloudwatt n'a été créée qu'il y a un an, soit 3 à 4 ans de retard par rapport à d'autres acteurs mondiaux. L'entreprise est passée de 0 à 90 personnes, il a fallu structurer les équipes et les organiser, sans oublier la création de l'écosystème avec des partenaires. Toutes ces étapes auront en effet pris du temps, mais c'est la vitesse de développement du projet à partir de maintenant qu'il va être intéressant de mesurer, et plus encore, l'accélération de celui-ci" .

Le choix de la conception d'un cloud à partir des outils Open Source d'OpenStack n'aura pas non plus facilité le développement de la solution. Une décision difficile que Pierre Paperon défend pourtant. "Nous proposons une transparence à laquelle tout le monde ne peut pas prétendre" affirme-t-il.  Un avantage de taille donc, pour un choix qui n'avait pas été simple à faire. Il y a un an, seulement deux acteurs européens étaient alors présents au sein de la Fondation OpenStack.

Une offre tournée vers les professionnels

L'outil n'en reste pas moins tourné vers les entreprises nécessitant des solutions de stockage et de sauvegarde de données. Cloudwatt-box intègre ainsi sur la partie collaborative la possibilité de créer des espaces d'hébergement de fichiers partagés entre les utilisateurs. Des espaces pouvant d'ailleurs être ouverts en externe à des utilisateurs ne faisant pas partie de l'entreprise. Selon Pierre Paperon, ce sont ainsi plus de 10 millions de grandes entreprises privées ou publiques, PME mais aussi TPE et auto-entrepreneurs, sans oublier les collectivités locales, les associations, les indépendants ou encore les professions libérales qui pourraient bénéficier de ce service.

Interrogé sur le prix de la solution, jugé chère par certains acteurs du marché, Pierre Paperon s'explique. "Si le besoin est une box avec 3 utilisateurs et 50 Go, le prix sera de 126 euros. Difficile à battre" juge-t-il. La tarification comprend le coût du stockage (pour l'instant jusqu'à 500 To à 400 000 euros HT) et un coût par groupe d'utilisateurs. Un prix qui comprends de plus un avantage de taille: le stockage de toutes les données sur le sol français. Avec les dernières révélations concernant le programme américain Prism, nul doute que les entreprises seront sensibles à cet aspect.

Une concurrence qui s'annonce féroce


Du côté du second cloud souverain, Numergy, rappelons que les premières offres sont disponibles depuis près d'un an et que la configuration de VM à la carte - un service toujours aux abonnés absents chez Cloudwatt - a été lancé en mai dernier. Précisons tout de même que celui-ci avait pu démarrer ses activités en avance grâce aux infrastructures techniques apportées par SFR. Numergy ne sera malgré tout pas le seul concurrent de Cloudwatt. Le marché français regorge en effet de fournisseurs de cloud. OVH, Ikoula, Cheops Technology, NFrance, Orange, Atos ou encore Bouygues Telecom sont autant d'acteurs auxquels il faudra faire face sur le marché français du cloud.