Le datacenter situé en Oregon marque un changement de cap pour Facebook, qui comptait exclusivement sur deux installations louées en Californie du Nord et en Virginie. Le centre de calcul basé à Prineville est le premier réalisé et construit ex nihilo par et pour le site de réseau social. Cette création en propre démontre aussi ce qu'est devenue la société en quelques années avec comme corollaires le besoin de maîtriser sa croissance et les risques (pannes, sécurité, etc.). Twitter, autre acteur des réseaux sociaux, a décidé lui aussi de se doter de son propre datacenter.

Dans cette stratégie, Facebook a été confronté à l'absence de tests sur ses News Feed, son moteur de recherche et plus largement sur son réseau en dehors de la configuration des deux datacenters. L'entreprise avait besoin de s'assurer que « l'ensemble de la brique logicielle soit en mesure d'évoluer et de fonctionner sans problème dans le prochain datacenter, sans interrompre ce que nos utilisateurs font chaque jour sur Facebook », déclare Sanjeev Kumar, sur la page Engineering de l'entreprise. « La solution a été de simuler ce 3ème datacenter, avant même l'activation des serveurs à Prineville. Nous avons appelé ce projet de simulation Triforce » écrit-il.

Rapidité et savoir-faire interne

Facebook a pris un cluster important de serveurs sur le site en Virginie et configuré celui-ci comme étant une « troisième région ». Pour ce faire, il a construit une suite logicielle, appelée Kobold, qui lui permettait de «mettre en place et de démonter rapidement des noeuds, gérer les flux et synthétiser les montées en puissance sans affecter le trafic utilisateur et l'audit de notre travail » précise Sanjeev Kumar.  Kobold est capable de monter et de provisionner des dizaines de milliers de serveur, de les activer en ligne, en moins de 30 jours.

« La mise en production finale a été réalisée en 60 jours. Traditionnellement, les entreprises utilisent une méthode manuelle monopolisant plusieurs personnes et s'étalant sur une période de plusieurs semaines. Maintenant, une personne suffit et en moins de dix minutes la mise en route est effective », analyse Sanjeev Kumar. Il n'a pas indiqué si Kobold est réservé uniquement à Facebook ou s'il envisage de le commercialiser pour d'autres sociétés.

Illustration : Futur datacenter de Facebook