D'autres solutions se préparent. « En 2014, nous allons travailler sur des enquêtes en temps réel sur la base du web afin de pouvoir répondre à des questions très variées », explique François-Régis Chaumartin. Par exemple pour savoir quel produit lancer sur un marché donné, identifier les concurrents, repérer les principaux blogueurs. Il livre un autre exemple d'application, dans le domaine du recrutement militaire. « La technologie peut permettre d'identifier les peurs et les motivations des jeunes gens pour s'engager », explique le CEO de Proxem. « Quel que soit le sujet, on en parle sur le web ». L'éditeur développe aussi la solution Ubiq HR testée par l'Apec. L'association pour l'emploi des cadres veut améliorer son moteur de recherche d'offres. Pour créer de meilleures correspondances avec les CV, elle va s'appuyer sur un service d'annotation sémantique.

Augmenter les capacités en associant plusieurs solutions

Cet automne, la société s'est jointe à une initiative qui a conduit plusieurs éditeurs français à se regrouper au sein d'une association, baptisée Efel Power, avec l'objectif d'être force de proposition auprès des grands comptes. Le regroupement entend valoriser l'écosystème d'innovation français, notamment face aux fournisseurs américains, souvent privilégiés par les grands acheteurs dans l'Hexagone, et porter sa « french touch » à l'international. Dans cette alliance, des éditeurs évoluent sur le même marché que Proxem. « Certains font de la veille, comme AMI Software, d'autres sont des pure players de l'analyse sémantique, comme Temis », cite François-Régis Chaumartin qui explique la vision qu'il a du marché. « Je vois que les solutions actuelles sont très monolithiques, elles font tout : collecte sur le web, analyse, distribution de l'information. Or, j'ai déjà fait pour des clients du benchmarking de solutions. Lorsque l'on mixe sur la collecte deux ou trois solutions, cela augmente la capacité à couvrir ce que l'on voit sur le web ». Si on récupère 100 documents en utilisant une solution, on en rapatrie 170 avec deux solutions et 240 à 250 avec trois solutions. « C'est plus cher, oui, mais on fait plus que doubler la pertinence, c'est donc compensé par le bénéfice obtenu ».

Le dirigeant pense qu'il serait intéressant pour le client d'associer des composants d'éditeurs différents à la fois en collecte, en analyse et en restitution/partage, sur les tableaux de bord ou le reporting, avec un sas intermédiaire où déverser les documents. « Nous sommes bons sur l'analyse d'avis de consommateurs, moins sur l'identification des lieux géographiques. Un exemple pourrait être de détecter de pouvoir détecter de façon précise et non bruitée les lieux pour améliorer le résultat global ». Dans cet esprit, Proxem va notamment participer avec trois autres acteurs français impliqués sur les technologies sémantiques (Syllabs, l'Aproged et l'Université de La Rochelle) au consortium Tourinflux. Ce dernier va travailler sur l'un des 8 dossiers soutenus à la suite de l'appel à projets Cloud computing - Big Data, lancé par l'Etat dans le cadre des Investissements d'avenir. Tourinflux doit déboucher sur la création « d'un tableau de bord du territoire consacré à la e-réputation du tourisme en France ».

Pour favoriser la coopétition entre les différents acteurs du marché et faciliter la combinaison de différents logiciels, « cela passe aussi par des standards d'interopérabilité », pointe François-Régis Chaumartin. Il existe bien UIMA, laissé par IBM à la fondation Apache, « mais cela reste compliqué », estime le CEO, « je suis convaincu que l'on peut faire plus light qu'UIMA ».