A l'occasion de son évènement Live Tech Europe à Paris, PTC a fait un point sur sa stratégie dans le domaine du PLM et de la CAO. Pour étayer sa vision, l'éditeur américain s'est appuyé sur une étude réalisée auprès de 500 industriels par Oxford Research sur la transformation de leurs processus métiers. Ces derniers vont être bouleversés dans les trois prochaines années, souscrivent près de 70% des sondés. Pour Paul Grenet, vice-président EMEA de PTC, « il y a eu changement de mentalité depuis quelques années chez nos clients. Nous sommes passés d'un focus ERP vers celui sur le PLM. Chez EADS par exemple, ce virage a été pris il y a 4 ans ». Il ajoute que cette problématique du « comment je dois produire touche aussi les entreprises de tailles moyennes ».

Les raisons de la transformation des processus métiers restent avant tout pour améliorer l'efficacité opérationnelle et réduire le temps de mise sur le marché des produits. « Il y a une tendance à apporter plus de services avec les produits », confie Paul Grenet. Il cite par exemple le cas d'AGCCO, constructeur de tracteur, qui en plus de son coeur de métier, fournit des services de géolocalisation pour la fertilisation des terres ou des alertes de maintenance des équipements. A la croisée des chemins de cette transformation, le logiciel prend de plus en plus de place dans les projets et la connaissance de l'interaction entre le produit et le logiciel est devenu essentielle. Ainsi dans l'automobile, cette révolution est en marche chez Rolls Royce où 40% des actions d'un moteur reposent sur du logiciel. « Ces deux points services et articulation logiciel/produit autour des solutions de SLM (Service Lifecycle Management) et ALM (Application Lifecycle Management) vont clairement être notre orientation pour 2014 » a expliqué Paul Grenet.

Une forte pression de la régulation et une faible sensibilité au cloud


La régulation ou plus exactement la mise en conformité des produits se développe et les outils de PLM doivent être à jour des différentes réglementations en vigueur. Parmi celles-ci, on peut citer l'intégration de substances nocives ou dangereuses dans la directive européenne RHOS. Plus récemment, PTC a mis à jour son offre PLM Windchill avec la réglementation américaine baptisée Mineral Conflict qui impose aux entreprises de signaler les minerais provenant de zones de conflit dans leur produit. L'offre de l'éditeur permet de déterminer la présence de ces minerais dans les produits et de procéder à des enquêtes sur la zone d'origine.

Le cloud ne semble pas avoir beaucoup de prise sur les processus industriels. Paul Grenet avoue, « la demande est extrêmement faible sur les grands comptes sauf pour certaines filiales. La demande est un peu plus forte pour les entreprises de taille moyenne, mais pas tant que ça ». Il donne quelques raisons à cette absence d'intérêt, « la sécurisation des données dans le cloud reste un frein principal pour les activités sensibles. Mais il y a aussi le fait que nous travaillons beaucoup sur la personnalisation des produits et qu'il est difficile d'avoir les mêmes solutions sur les applications faute d'industrialisation ».