Selon Qualcomm, qui a dévoilé son projet de modem 5G de prochaine génération aujourd’hui à Hong Kong lors du 4G/5G Summit (17 au 19 octobre), les futurs réseaux 5G, qui fonctionneront à des fréquences cellulaires extrêmement élevées, seront cinq fois plus rapides que la technologie LTE la plus véloce. Le modem X50 de Qualcomm ne sera pas livré avant le premier semestre 2018, et la commercialisation des réseaux 5G ne démarrera pas avant 2020. Mais Qualcomm a partagé pas mal d’informations sur sa nouvelle technologie. Lors de ce même sommet, le concepteur de solutions de télécommunications a également fait plusieurs annonces autour de son modem X16 gigabit LTE.

D’après les diapositives montrées pendant l’événement, le modem X50 offrira des vitesses de téléchargement pouvant atteindre les 5 Gbit/s (gigabits par seconde) sur des réseaux compatibles. Ces derniers utiliseront des fréquences à ondes millimétriques et des techniques futuristes pour diffuser le signal jusqu’aux dispositifs. Dans un premier temps, le X50 utilisera la bande des 28 GHz, au cœur des recherches entreprises par le Verizon 5G Technology Forum (V5GTF), un groupement réunissant Cisco, Ericsson, Intel, LG, Nokia, Qualcomm et Samsung, également en cours de développement au Korea Telecom 5G Special Interest Group. Le 28 GHz est l'une des bandes de fréquences probables pour la 5G.

Les premières livraisons aux fabricants au 2nd semestre 2017

Jusqu'à présent, les réseaux cellulaires n’ont pas dépassé les 6 GHz, en particulier parce que les fréquences plus élevées ne se déplacent pas naturellement sur des distances aussi longues et ne passent pas aussi facilement à travers les objets. Mais un plus grand nombre de bandes passantes dans la frange millimétrique devrait être disponible dans les années à venir. Qualcomm affirme que son modem X50 pourra utiliser un spectre combiné à 800MHz, contre 80 MHz au maximum pour le X16. Le futur modem utilisera plusieurs techniques émergentes pour y parvenir. L’essentiel de la technologie repose sur la diffusion du faisceau, la concentration du signal depuis la cellule vers le mobile et l’accrochage au mobile en même temps qu’il se déplace. Le X50 sera même capable de faire rebondir le signal sur les surfaces dures afin de contourner les objets situés entre la cellule et l'appareil de l’utilisateur. Qualcomm pense pouvoir livrer quelques exemplaires de son modem X50 aux fabricants à partir de la seconde moitié de l'année prochaine. Associé à un modem gigabit LTE, le X50 servira de base pour les dispositifs 4G/5G. En effet, les normes LTE et 5G devraient coexister pendant un certain nombre d’années encore.

En attendant, dans les prochains mois, on verra apparaître sur le marché des appareils grand public intégrant le modem X16 LTE de Qualcomm. Le concepteur a déjà annoncé que le routeur mobile MR1100 de NetGear, un hotspot qui fournit une connexion Wi-Fi mobile à la volée, sera vendu par l’opérateur australien Telstra. Le concepteur de solutions de télécommunications a également annoncé que le modem X16 sera intégré dans sa série de processeurs Snapdragon 800 de nouvelle génération qui équipent déjà les terminaux mobiles haut de gamme. Le X16 utilise diverses techniques pour atteindre la vitesse maximale théorique de 1 Gbit/s, une vitesse qu’aucun utilisateur ne pourra jamais obtenir dans le monde réel, mais elle sera bien au-dessus des vitesses que l’on peut obtenir sur les appareils LTE actuels. Entre autres choses, le modem peut utiliser plusieurs antennes pour créer quatre flux de bits et combiner plusieurs morceaux du spectre pour créer un canal de plus grande dimension.

Une expérience utilisateur dégradée en Wi-Fi ?  

Mais cette technique est controversée, car elle utilise le LTE-U (LTE-Unlicensed), qui recombine les canaux Wi-Fi d’un spectre sous licence d’un opérateur. La solution pourrait améliorer la performance du LTE pour les clients situés dans des zones encombrées, mais d’autres pensent qu’elle pourrait aussi dégrader l'expérience des utilisateurs Wi-Fi. Une série de tests de coexistence, réalisés le mois dernier et approuvés par les deux parties, devrait empêcher cette dégradation du signal. Reste que, dans une grande partie du monde, notamment en Europe et au Japon, le LTE-U ne sera pas autorisé. Dans ces régions, les opérateurs espèrent quand même utiliser les caractéristiques de partage du spectre et les capacités de protection du WiFi intégré de la technologie LAA (Licensed Assisted Access) afin de profiter des mêmes avantages. Fait intéressant, dans les diapositives présentées par Qualcomm au 4G/5G Summit de Honk Kong, Qualcomm précise que le X16 supporte le LAA sans mentionner le LTE-U. Mais l’entreprise a bien confirmé à notre confrère d’IDG que son modem supporterait le LTE-U.