Entre Qualcomm et Apple, le torchon brûle depuis de longs mois. Après avoir attaqué en décembre dernier la firme à la pomme pour abus de position dominante en Corée, le fabricant de puces californien s'est vu réclamer début 2017 1 milliard de dollars par Apple dans une affaire de remise non appliquée. Qualcomm ne s'est pas arrêté là puisqu'il a également attaqué le géant américain devant la commission internationale du commerce (ITC) il y a quinze jours pour violation de 6 brevets portant sur ses processeurs et puces réseaux et réclamé, ni plus ni moins, que l'interdiction de ventes d'iPhone sur le territoire américain.

Si l'ITC est loin d'avoir encore tranché cette affaire - l'organisme pourrait prendre plusieurs mois avant de se prononcer - Apple a dans l'intervalle reçu un soutien de poids. Réunissant 30 membres parmi lesquels Samsung, Intel, Google, Microsoft, Facebook ou encore Amazon, Mozilla, BT et eBay, l'association de l'industrie informatique et des communications (CCIA) est passé à l'offensive contre Qualcomm. A noter qu'Apple ne fait pas partie de cet organisme.

Le principe de concurrence en danger

« Qualcomm utilise déjà sa position dominante pour faire pression sur les concurrents et sur leurs produits. Si l'ITC devait accorder cet ordre d'exclusion, cela aiderait Qualcomm à utiliser son puissance monopolistique pour lutter contre Apple et lui permettre d'augmenter des prix sur les appareils grand public », a fait savoir Edward Black, président et CEO de la CCIA. « Ce qui est en jeu ici, c'est certainement la disponibilité d'iPhone et d'autres smartphones à de meilleurs prix. Mais plus critique encore est le principe de la concurrence ouverte qui a été historiquement important pour la réussite économique américaine. L'ITC a le choix de récompenser davantage le comportement anticoncurrentiel ou de le rejeter ». L'avis détaillé rendu à l'ITC par la CCIA dans l'affaire opposant Apple à Qualcomm est disponible à cette adresse.