Red Hat a publié la première version bêta de sa distribution Linux pour entreprise (RHEL). Cette dernière vise à intégrer les récentes technologies cloud tout en préservant les acquis des administrateurs. « Nous essayons d'apporter des fonctionnalités d'avenir à nos clients qui choisissent des architectures de prochaine génération », souligne Mark Coggin, directeur commercial de RHEL chez Red Hat. Il ajoute que « dans le même temps, nous avons l'obligation de livrer les briques de bases qui ont fait le succès de RHEL ».

Cette version a nécessité 3 ans de travail et a été élaborée à partir de Fedora 19 et du noyau Linux 3.10. Au coeur de cette version 7.0, RHEL adopte les conteneurs qui agissent comme des machines virtuelles. Chaque conteneur embarque une application séparée et peut fonctionner sur un seul serveur. Mais à la différence d'une VM, les conteneurs peuvent partager le même et seul Kernel OS sur le serveur.

Cette technologie a longtemps été une caractéristique de la distribution Unix d'Oracle, Solaris. Elle a trouvé un autre relais de croissance au sein de la communauté Linux à travers le conteneur Docker. Mark Coggin constate que « les clients reconnaissent que les conteneurs leur offrent beaucoup de capacité pour produire des applications flexibles, légères et capables de se déplacer entre des architectures physiques et cloud ». RHEL 7.0 prend en charge Docker et d'autres conteneurs Linux, avec la possibilité de partitionner chaque conteneur d'application. Cela limite l'allocation des ressources CPU, mémoire et bande passante pour chaque utilisation. Pour gérer ces ressources, la distribution Linux se sert de la solution libvirt, habituellement utilisée pour gérer les machines virtuelles. En utilisant cette boîte à outil, « nous avons tenté de préserver la base de connaissances que les administrateurs ont acquises au fil des ans, pour qu'ils puissent l'utiliser dans RHEL 7 et dans le cloud », explique M. Coggin.

Un système de fichier issu du HPC


Parmi les autres nouveautés, RHEL 7 utilise XFS comme de systèmes de fichiers par défaut. D'abord développé par SGI, XFS est un système de fichiers journalisé à haute performance conçu pour gérer des grands ensembles de données et des charges de travail parallélisées. Au sein de la distribution Linux, XFS supporte jusqu'à 50 To de données et stocke des blocs de données allant jusqu'à 1 Mo, réduisant ainsi la fragmentation et le temps d'allocation du bloc par le serveur. Les utilisateurs se méfient pour passer à XFS et ils pourront utiliser l'ancien système de fichiers ext4 ou d'autres plus expérimentaux comme Btrfs.

Par ailleurs, RHEL 7 rapproche KVM et NUMA (Non-Uniform Memory Architecture). Cette dernière technologie alloue des ressources mémoire à une CPU spécifique, afin que les données résident au plus près du processeur. « Cela peut être important pour les clients qui tentent de consolider des applications critiques sur un hyperviseur bare metal », explique Ron Pacheco, responsable des produits technologiques chez Red Hat. Il ajoute, «nous souhaitons avoir leurs retours pour savoir s'ils obtiennent ou non les performances que nous attendons dans la version bêta».

Un rapprochement avec le monde Windows


Pour les administrateurs qui sont habitués aux lignes de commandes, RHEL 7 offre une CLI (interface de ligne de commandes) unifiée. La distribution offre toutes les commandes standards Unix, mais les administrateurs peuvent aussi saisir des commandes scripts Red Hat pour traiter des fonctions de stockage et réseau au sein d'un même shell. Auparavant, ces commandes étaient délivrées par les solutions Storage et Network Manager de Red Hat.

Enfin, Red Hat travaille à rapprocher les serveurs RHEL et Windows au sein des datacenters. Les utilisateurs pourront ainsi être authentifiés sur n'importe quelles applications et sur les différents types de serveur. En utilisant Samba 4.1 dans RHEL 7, les administrateurs peuvent connecter l'Active Directory de Microsoft avec les répertoires LDAP. Ils peuvent également installer une zone de confiance parallèle entre les serveurs Windows et RHEL en utilisant Identity Management.