Avant le week-end, Sony a reconnu sur le blog PlayStation qu'il n'avait pas bien mesuré « l'ampleur de l'attaque » dont a été victime son réseau, et qu'il devait « effectuer d'autres tests sur ce système extrêmement complexe » avant de pouvoir redémarrer le Network. Cette dernière annonce vient contredire une déclaration faite la veille par Howard Stringer (en photo), CEO et Président de Sony, lequel assurait que son entreprise « rétablirait l'accès aux services du réseau dans les prochains jours. » 

Le groupe avait aussi indiqué à ses gamers accros au PSN qu'il avait entamé « la phase finale des tests en interne, » ce qui laissait entendre que le service serait bientôt rétabli. Le retard pourrait être lié à des menaces d'attaque imminentes contre le réseau de Sony pendant le week-end, si l'on se réfère à une information évoquée au cours de la semaine par CNET. Selon ce dernier, Sony risquait de subir une autre série d'attaques ce week-end, en représailles à sa mauvaise gestion de l'attaque initiale du PSN, un point de vue partagé par de nombreux utilisateurs. On suppose qu'au premier rang des griefs des hackers à l'égard du groupe japonais figure le délai pris par celui-ci -10 jours après l'intrusion-  pour informer les utilisateurs de Qriocity que leurs données personnelles, notamment financières, avaient été dérobées.

Trop complexe, mais pas assez pour les pirates

L'annonce de vendredi va à coup sûr agacer les joueurs, qui oscillent entre colère et indignation depuis le piratage du PSN. Les réactions des abonnés suites aux dernières révélations sont largement négatives, avec un net sentiment de déception. « Ma surprise est totale ! », écrit l'utilisateur @yazter, en réponse à l'annonce de Sony. Un autre joueur, @cqc555, souligne que, alors que Sony parle de son réseau comme d'un « système extrêmement complexe », celui-ci n'est assurément « pas suffisamment complexe pour empêcher les pirates de s'y introduire ». La nouvelle laisse aussi entendre que l'attaque contre les serveurs de Sony Online Entertainment (SOE) est plus grave que ce qu'en a dit jusque-là l'entreprise. Celle-ci avait d'abord annoncé que les pirates n'avaient eu accès qu'à une « base de données obsolète datant de 2007. » 

D'autres rumeurs laissent entendre que le piratage pourrait être lié à une autre attaque dirigée celle-ci contre le site principal du constructeur, Sony.com. Avec plus de 100 millions de comptes utilisateurs piratés, l'intrusion dans le PSN et le SOE est sans doute la plus grave de l'histoire en termes de données volées. La société a été convoquée devant le Congrès pour s'expliquer. Au minimum, l'attaque vient renforcer le credo d'un ancien hacker : plus l'entreprise est grande, plus rude est sa chute ... 

Anonymous pas impliqué, mais...

L'hypothèse de Sony selon laquelle le groupe d'activistes Anonymous serait impliqué dans l'attaque a été une fois encore démentie par l'association sur son blog AnonOps. Anonymous fait valoir qu'elle n'a aucun intérêt à voler des numéros de carte de crédit et va même jusqu'à suggérer que l'attaque a été menée par « un groupe de voleurs en ligne ordinaires ». Néanmoins, deux personnes prétendant être d'anciens membres d'Anonymous ont déclaré vendredi au Financial Times que des membres du groupe pouvaient très bien avoir perpétré cette attaque.

Illustration : Sir Howard Springer, CEO de Sony (crédit : Sony)