La multiplication des datacenters un peu partout en Europe pour répondre aux besoins des entreprises et accompagner la montée en puissance des services cloud a entraîné la création de sous-traitants d'un nouveau genre. Après une dizaine de mois de développement, Rentaload, une branche de Métal Déployé Resistor à Montbard en Bourgogne, a lancé sur le marché un simulateur de charge (une sorte de radiateur électrique rackable dans une baie 19 pouces) spécifiquement conçu pour les datacenters.

 

Rentaload propose plusieurs bancs de charge pour simuler l'activité de serveurs ans les datacenters récents.

Emmanuel Bour, directeur de Rentaload, qui a travaillé sur l'étude de marché avant le lancement du produit, a pris en charge la commercialisation de ces équipements. « On a gagné une vingtaine de projets, on commence à avoir une certaine expertise dans les bancs de charge et la simulation », nous a indiqué le responsable lors d'un entretien. Les bancs de charge répondent aujourd'hui aux besoins de deux mondes : les tests de système de refroidissement pour voir si les équipements tiennent la charge au niveau électrique et le calcul de PUE (Power Usage Effectiveness  pour valider des configurations. Même si d'autres outils de mesures comme le KPI Global DCEM (Data Centre Energy Management) montent en puissance, l'indicateur d'efficacité énergétique d'Uptime Institute est encore un des éléments pris en compte par les entreprises pour retenir ou pas un fournisseur d'infrastructures. 

Calculer le meilleur PUE

Et comme les datacenters fraîchement sortis de terre sont bien souvent peu remplis, les équipements caloriques de Rentaload viennent simuler la charge pour calculer le meilleur PUE possible. Idéalement, l'énergie consommée par les serveurs, les équipements réseau et les baies de stockage déployés pour un datacenter conduirait à une valeur de PUE de 1,0. Cependant, un centre de calcul comporte toujours d'autres équipements électriques (onduleurs, systèmes de refroidissement...) et donc le ratio par rapport à l'énergie qu'il consomme sera toujours plus élevé que 1, hors astuces comme le recours à des panneaux solaires. Impossible donc de calculer un PUE présentable sans atteindre une certaine densité, d'où le positionnement de Rentaload.

« La simulation de la charge électrique avec nos équipements peut également servir à tester les capteurs installés dans les datacenters », a souligné Emmanuel Bour. Il peut également s'agir de simuler une panne pour calculer le temps de réaction des équipes techniques ou calculer combien de temps sera nécessaire avant une livraison de fuel pour les groupes électrogènes. Rentaload a ainsi installé ses bancs de charge chez KIO Networks, un fabricant de datacenters mexicain, pour tester l'installation réalisée pour le compte de l'Université de Murcia en Espagne. Cette dernière a pu décroché le label Tiers IV Fault Tolerant. Autre site livré pour tests, celui de Sigma à Carquefou dans la banlieue de Nantes. Pour ce dernier, le groupe a fait tourné 18 bancs de 7 kilowatts pendant 144 heures dans un pod afin d'optimiser le fonctionnement des installations et valider la construction. « En France, on a également travaillé avec Schneider pour la certification de deux salles informatiques dans le deuxième arrondissement de Paris et sur un autre projet à Lyon pour l'Institut Régional de Santé », nous a précisé le responsable. D'autres appels d'offres sont en cours pour des projets bancaires avec des tests de trois mois. Pour les prix, compter 25 euros par jour pour un banc de 7 kilowatts.