Rebondissant sur les réflexions de la présidente du Medef, qui parlait de "lien de cause à effet" entre l'accord de réduction du temps de travail signé en 1999 et les 1 240 suppressions de postes, Patrick Starck surfe sur la vague du "désavantage compétitif" pour laisser entrevoir une issue plus favorable à la restructuration du groupe en France. Selon lui, "par la renégociation de cet accord, nous serions à même d'ouvrir des postes. (...) Je parle d'un nombre de postes significatif, cela ne se chiffre pas en dizaines de postes".
Alors que le nombre de postes supprimés par HP en France n'a toujours pas évolué et en dépit des propos encourageants du patron européen Francesco Serafini qui indiquait en septembre une possible révision à la baisse, Patrick Starck, le PDG de HP France, prétend initier le dialogue avec le personnel en jouant la carte du chantage aux 35 heures.

Responsable CFE-CGC, Christophe Hagenmuller estime que la proposition de Starck est "une façon peu cavalière de participer à un dialogue social constructif" et s'étonne : "si on nous demande de travailler davantage, c'est qu'il y a du travail. Alors pourquoi licencier ?"
Le syndicaliste n'exclut cependant pas une renégociation de l'accord de RTT signé en 1999 : "nous avons dit que nous sommes prêts à tout rediscuter pour faire descendre le taux de suppression de poste sous la barre des 15 %. Y compris l'application des 35 heures".
Le 6 octobre dernier, Christophe Hagenmuller avait rencontré Mark Hurd, le grand patron de HP. "Je lui avais alors expliqué que les salariés français étaient loin des clichés colportés et que 85 % d'entre eux étaient au forfait jour. Hurd semblait en être conscient. Il nous a déclaré que le marché français était très important et qu'il ferait tout pour réduire l'impact du plan social".