Moins d'un an après la mise à jour majeure de sa solution de virtualisation Red Hat Enterprise Virtualization (RHEV), Red Hat sort une version 3.1 avec des capacités de stockage plus avancées. Livrée ce mercredi, celle-ci permet aux administrateurs de prendre des instantanés et de créer des clones de machines virtuelles. RHEV 3.1 prend en charge la migration du stockage des machines virtuelles (VM), c'est-à-dire que l'image disque de sauvegarde d'une VM en cours d'exécution peut être déplacée d'un SAN (storage area network) à l'autre sans avoir besoin d'arrêter la machine virtuelle, a indiqué Chuck Dubuque, chef de produit marketing senior pour l'infrastructure de virtualisation de Red Hat.

La migration en temps réel des données stockées peut être utile dans plusieurs domaines, souligne Chuck Dubuque, par exemple pour équilibrer l'I/O sur un système, ou encore pour déplacer un pool de machines virtuelles d'un SAN à un autre. Dans les versions précédentes de Red Hat Enterprise Virtualization, il fallait, pour réaliser ces migrations, arrêter la machine virtuelle le temps de déplacer son image disque. La technologie de migration « en direct » sera disponible en mode preview, jusqu'à la sortie de la prochaine version de RHEL (Red Hat Enterprise Linux) de Red Hat qui apportera l'ensemble des fonctionnalité nécessaires pour exécuter pleinement les migrations en direct.

Possibilité d'automatisation les tâches par des scripts

Avec les captures instantanées (snapshots), RHEV peut enregistrer une copie d'une machine virtuelle en cours d'exécution afin d'en converser la trace. Et avec le clonage, la solution peut réaliser la copie d'une machine virtuelle en direct, tout aussi opérationnelle que son original. Les versions précédentes de RHEV ne pouvaient faire ni captures instantanées ni clones de machine virtuelle sans arrêt préalable de la VM. Les instantanés sont particulièrement utiles dans les environnements de développement où il faut régulièrement tester le logiciel en cours de réalisation pour débusquer les bugs. Le chef de produit marketing fait remarquer que l'hyperviseur KVM (Kernel Based virtualisation) - le noyau Open Source de RHEV - supportait aussi les instantanés et le clonage, mais que la fonctionnalité n'était pas très solide. « Red Hat a renforcé la technologie existante pour permettre un usage en entreprise », a-t-il déclaré.

autres nouvelles fonctionnalités ont également été ajoutées à RHEV 3.1. Désormais, et c'est une des améliorations majeures, toutes les commandes RHEV sont accessibles à travers la ligne de commande, et il est donc possible d'automatiser les tâches avec des scripts. Red Hat fournit même un SDK Python pour aider les administrateurs à écrire les scripts. Le support de Microsoft PowerShell est en cours de développement par la communauté oVirt (http://www.ovirt.org/Home), la branche Open Source et gratuite de RHEV. Le logiciel VDI (Virtual Desktop Infrastructure) peut maintenant prendre en charge les périphériques USB sur les clients distants. Le logiciel a également été intégré avec le serveur de stockage Red Hat Storage Server, ce qui permet à un administrateur de faire tourner les deux packs logiciels à partir d'une console unique.

Jusqu'à 160 CPU logiques sur un serveur

Avec cette version, le nombre total de machines virtuelles invitées que chaque serveur peut exécuter est aussi plus important : jusqu'à 160 CPU logiques par serveur, contre 64 dans la version précédente. Ce calcul est basé sur la plus grande configuration serveur prise en charge par RHEL aujourd'hui, un serveur avec 8 sockets processeurs, de 10 coeurs chacun, avec l'hyperthreading activé pour exécuter deux threads par coeur. Demain, RHEV pourra donc tourner sur des serveurs encore plus gros, puisque Red Hat a conçu Red Hat Enterprise Virtualization de telle sorte que les 160 processeurs logiques puissent être exploités par une seule machine virtuelle.

En plus de la mise à jour de son environnement de virtualisation, Red Hat a également revu un certain nombre d'autres offres logicielles. L'éditeur a livré la première bêta de la prochaine version 6.4 de RHEL, qui offrira plusieurs avancées en matière de virtualisation, de systèmes de fichiers et de gestion des identités. Red Hat a également mis à jour CloudForms en version 1.1. Le logiciel de gestion des déploiements IaaS de Red Hat peut maintenant travailler avec le protocole LDAP (Lightweight Directory Access Protocol), ce qui devrait permettre aux entreprises d'utiliser les identifiants de connexion habituels de leurs employés pour l'accès aux services cloud.