Google a noirci son logo et posté un bref message sur sa page d'accueil : « Dites au Congrès: S'il vous plaît ne censurez pas le web ! ». Le message, qui a été visible pour les utilisateurs non américain, comportait un lien vers une pétition s'opposant aux lois SOPA (Stop Online Piracy Act) en discussion à la Chambre des représentants  et PIPA (Protect IP Act) en débat au Sénat. Ces lois prévoient de lutter contre les contrefaçons sur Internet. Elles ont été demandées par les industries de la musique et du cinéma et prévoient notamment le blocage d'un site via le filtrage DNS, dès qu'une infraction est constatée, sans action judiciaire préalable.

Plusieurs sites vont également participer à ces actions qui vont débuter à 8h00 du matin sur la côte Est des Etats-Unis. Ben Huh, le PDG de Cheezburger, qui gère sites humoristiques, a déclaré dans un message sur Twitter qu'une panne d'électricité allait se déclencher dès 8h du matin sur l'ensemble de ses sites. La Fondation Wikimedia Foundation a déclaré lundi que la communauté Wikipédia avait décidé de noircir sa version anglaise pour protester contre les lois SOPA et PIPA. Dans un message intitulé « Imaginez un monde sans un savoir libre », l'encyclopédie en ligne considère que le Congrès américain envisage une législation « qui pourrait être fatal à un Internet libre et ouvert ». Le noircissement de la page devrait durer 24 heures. Les militants de l'Electronic Frontier Foundation ont également noirci le fond de son site Internet et a superposé une bannière sur son logo où il est écrit « Stop Censure ».

Certains ont été plus loin en fermant purement et simplement l'accès à leurs sites. C'est le cas de Craiglist, mais uniquement aux Etats-Unis, avec la simple mention : « Imaginez un monde sans Craiglist, Wikipedia, Google. Le groupe de hackers Anonymous a aussi rejoint le mouvement en postant des messages contre la loi SOPA sur ses sites web. Le site d'actualités Reddit a décidé de fermer son site pendant 12 heures.

Twitter résiste et le Congrès révise

Twitter ne participera pas à ces opérations. Dick Costolo, PDG du site de micro-blogging a indiqué « la fermeture d'un site n'est pas la bonne réponse à cette problématique ». Plus tôt, il avait indiqué dans un tweet que « la fermeture d'une entreprise mondiale en réaction à une seule question de politique nationale était stupide ».

Samedi dernier, trois responsables de l'administration du président américain Barack Obama ont publié une déclaration qui semblait s'opposer aux lois SOPA et PIPA. Ils ont déclaré que « le piratage par des sites étrangers constitue un problème grave qui exige une réponse législative forte, mais l'administration ne soutient pas un cadre réglementaire qui réduit la liberté d'expression, augmente le risque en matière de cyber sécurité, ou porte atteinte à la dynamique et à l'innovation de l'Internet ». Jimmy Wales, cofondateur de Wikipedia, a averti sur Twitter que les rumeurs sur la mort de SOPA et PIPA sont peut-être prématurées. De son côté, un parlementaire américain, Lamar Smith, le principal artisan de SOPA et président de la Commission sur la Justice, a annoncé une session le mois prochain sur les différentes remarques faites sur ces lois.