L'éditeur britannique Sage a annoncé qu'il travaillerait en partenariat avec Microsoft pour développer ses propres solutions ERP sur la plateforme Windows Azure, son objectif étant d'attirer dans le cloud les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Sage se concentrera en premier lieu sur l'Europe avec Sage 200, un pack de gestion de la relation clients (GRC) avec des fonctionnalités BI et financières, en cours de développement au Royaume-Uni et en Espagne. Les solutions seront compatibles avec Microsoft Office 365 et seront déployées dans des sites pilotes dans les mois à venir. Les produits seront disponibles dans tous les territoires en 2013. « C'est une excellente nouvelle pour nos PME-PMI clientes qui aimeraient profiter des meilleurs avantages offerts par des applications sur site et en ligne. C'est aussi un évènement très important pour Sage, car cela prouve la dynamique de sa stratégie web et la cohérence de sa politique en matière de technologie et de plate-forme », a déclaré Antoine Henry, DG de Sage France, également en charge du marché des PME au sein de Sage Europe.

« Le partenariat avec Microsoft permet de s'appuyer sur davantage de normes, un élément important dans des écosystèmes diversifiés, mais il permet aussi de s'engager plus directement avec toute une gamme de produits Microsoft. Cette approche entièrement centrée sur le PaaS (Platform-as-a Service) nous permet d'accélérer le développement d'applications spécifiques pour nos clients en fonction de leur domaine d'activité, de stimuler la productivité, de réduire les délais de commercialisation et de limiter le chevauchement des tâches ».

Une évolution très prudente vers le cloud

Cependant, Angela Eager, directrice de recherche pour le cabinet d'analystes TechMarketView, n'est pas très convaincue par ce partenariat. Selon elle, cette stratégie ne donne pas le sentiment que Sage va fortement s'engager pour le cloud dans le futur et ni qu'il offrira une large gamme de produits pour le cloud. « Sage reste un acteur prudent. Voilà plusieurs années qu'on attend à ce que l'éditeur fasse une entrée dans le cloud et prenne des engagements en conséquence, mais il ne semble toujours pas avoir le courage de franchir le pas », a déclaré Angela Eager. « Et il en paye le prix : au cours des dernières années, sa croissance au Royaume-Uni a été laborieuse - de l'ordre de 3 à 5% - et nous ne pensons pas que cela puisse changer, à moins d'un changement radical dans sa stratégie ».

Toujours selon Angela Eager, « ce partenariat va pousser Sage vers le cloud, mais l'évolution est lente et l'approche fragmentaire. Sage sélectionne les applications qu'il va rendre disponibles dans le cloud et Azure va y ajouter sa plate-forme de livraison, différente et séparée. Sage a toujours l'air de s'engager à moitié dans le cloud, et il manque à l'éditeur une stratégie cohérente ».