Sur sa conférence Cloudforce à San Francisco, Salesforce.com présente l'application de suivi des performances des employés qu'il a acquise en décembre en rachetant Rypple, un acteur du SaaS spécialisé sur les RH. Ce rachat avait été annoncé juste après deux autres transactions remarquées dans ce domaine : celle de SuccessFactors par SAP et celle de Taleo par Oracle. La société de Mark Benioff s'était alors plu à dire que le logiciel de Rypple serait rebaptisée Successforce. Il n'en sera rien. De fait, le périmètre fonctionnel de l'application ne permet pas de la comparer avec les suites de gestion des talents mises au point par SuccessFactors et Taleo. Elle conservera finalement son nom, associé à celui de Salesforce.

Pour suivre les performances des employés, Rypple ne recourt pas aux entretiens périodiques d'évaluation. Son originalité réside dans l'utilisation des environnements de réseaux sociaux qui permettent aux collègues comme aux managers de communiquer de cette façon leurs impressions sur le travail accompli par les uns et les autres. Jusqu'à présent, les applications traditionnelles de gestion des performances ont été fort peu appréciées des personnes qui les utilisent, estime John Wookey, vice-président exécutif des applications à caractère social chez Salesforce.com (et ancien responsable de la stratégie cloud de SAP). Ces applications « n'aidaient pas les gens à mieux travailler ensemble », selon lui. 

Rypple relié au CRM et à Chatter

Salesforce.com a donc créé des connexions entre son CRM et Rypple, ainsi qu'avec sa plateforme de collaboration Chatter. Les premières fonctions seront disponibles en avril. Elles permettront aux utilisateurs d'interagir avec Rypple à partir de leur environnement de travail quotidien dans l'outil de CRM. Par exemple, un commercial consultant des comptes dans le système de CRM pourra envoyer un remerciement à une personne du service client à travers Rypple. Quant à l'intégration avec Chatter, elle permettra de créer des badges spéciaux pour signaler certaines réussites, puis de les publier dans les fils de conversation Chatter pour en informer les autres utilisateurs, explique encore Salesforce.com dans un communiqué. 

De nombreux clients de l'application de CRM utilisent déjà des applications de gestion des ressources humaines, généralement installées sur site (on-premise), pour traiter les rémunérations. Rypple est par exemple intégré avec l'offre cloud RH de Workday, rappelle John Wookey. Avec le temps, Salesforce.com cherchera à la relier à d'autres systèmes RH, a-t-il ajouté. De fait, Rypple est plutôt vu comme une première étape pour l'éditeur dans le monde des RH, dans la mesure où la gestion des performances n'est pas un domaine aussi fortement soumis aux réglementations que d'autres fonctions RH.

Des formulaires de type « drag and drop » dans Site.com

A l'occasion de Cloudforce, l'éditeur doit aussi annoncer Site.com, une mise à jour de ses outils de construction de site déjà vendus sous les noms de Siteforce et Sites. Il propose maintenant des modèles pour mettre en place une apparence cohérente entre plusieurs sites. Des formulaires « drag and drop » permettent par ailleurs de se raccorder à des données gérées dans la plateforme Force.com. Au cours d'une démonstration, Salesforce.com a montré comment un utilisateur pouvait rapidement créer un site web affichant une liste d'offres d'emploi en cours et proposant aux visiteurs d'y répondre.

Ces outils peuvent être exploités par les services marketing et par d'autres utilisateurs sans l'aide du département informatique, a affirmé Mike Rosenbaum, vice-président, responsable des opérations de Force.com. «  Nos clients nous ont rapporté que ce qu'il y avait de frustrant dans les processus de développement web, c'était d'attendre que les différentes personnes impliquées dans le projet apportent les données ». Ce point de friction est ainsi supprimé, mais les développeurs disposeront toujours du même nombre de mécanismes puissants pour contrôler le « look and feel » d'un site web, a expliqué Mike Rosenbaum. 

Rypple est disponible à partir de 5 dollars par utilisateur et par mois. Quant à Site.com, il coûte 1 500 dollars par site et par mois, auxquels s'ajoutent 125 dollars par mois par utilisateur autorisé à publier et 20 dollars par mois pour chaque contributeur.