Le  cloud computing franchit une nouvelle étape en étant abordé maintenant sous l'angle de l'intégration. C'est Alain Attias, directeur associé du cabinet Kerensen Consulting qui fixe le nouvel axiome : « Si vous ne savez pas intégrer, vous n'avez aucune chance dans le cloud ». En clair, de plus en plus d'applications en cloud s'installent dans le SI, donc se confrontent à des applications pré-existantes. Par exemple, le CRM en cloud avec le système d'information d'une banque. L'intégration est alors essentielle. Editeurs, intégrateurs et SSII se disputent ce marché.

Certains acteurs ont même acheté des compétences. Comme IBM avec le rachat de la société californienne Cast Iron au mois de mai dernier. Elle lui apport des outils d'intégration spécialisés sur les applications cloud.  « L'intégration est bien devenue la clé du développement pour le cloud computing » souligne Alain Attias, « on ne va pas pour autant passer au tout-cloud, mais cloudiser progressivement le système d'information ».

Le "Saas canada dry"

Cette progressivité s'observe  très bien sur les ERP. « Beaucoup d'applications basculent en Saas, note Loïc Simon, comme la trésorerie ou les RH, les ERP métiers sont plus rétifs. » En fait, lui-même et d'autres acteurs du cloud pointent les « faux amis » ou le « Saas canada dry », bref les applications en Saas qui n'en sont pas vraiment. Ce serait l'écrasante majorité des éditeurs français qui proposeraient ainsi, sous couvert de Saas, de l'hébergement pur et simple. Avec un serveur par client. Alors que le Saas véritable consiste à pourvoir accueillir plusieurs clients sur un même serveur. C'est ce que proposent des sociétés comme salesforce. Capables d'accueillir toutes tailles d'entreprises et toutes les applications.

Derrière ses airs consensuels, le cloud computing laisse se déchirer les éditeurs à belles dents.