Le mantra de SAP, durant des années, a été « les accès indirects n'existent pas ». Accéder à un système SAP via une application tierce (Salesforce, développement spécifique, IoT, etc.) impliquait officiellement que chaque utilisateur de cette application tierce dispose d'une licence SAP. Dénoncé depuis des années par l'USF (association des Utilisateurs SAP Francophones), puis par les autres clubs d'utilisateurs dans le monde, ce principe est à l'origine de redressements spectaculaires comme les 64 millions réclamés à Diageo et les 550 millions d'euros à AB InBev. Face à de tels montants, même le Cigref s'était mis en colère. Or, la révolution pourrait avoir commencé aujourd'hui durant l'événement Sapphire Now qui se tient à Orlando, en Floride, où une annonce a été faite dans ce domaine.

Très flou pour l'instant (notamment sur l'application aux clients/utilisateurs actuels, le calendrier d'applicabilité ou pour quelles versions de SAP), le nouveau système proposé pour les accès indirects reposerait sur des volumes échangés avec des applications tierces. De ce fait, les utilisateurs de ces applications resteraient inconnus à SAP donc n'accéderaient pas, juridiquement parlant, à SAP. Le mantra « les accès indirects n'existent pas » demeurerait donc juste du point de vue juridique...

Un changement de métrique

La métrique passerait ainsi de l'utilisateur nommé au volume de données échangées entre le système tiers et SAP. Mais le cas des utilisateurs actuels semble scellé : tout possesseur actuel de licence devrait être amené à rester avec une licence individuelle (et la maintenance associée !). De même, autre point qui semble acté, si la donnée est retravaillée dans le système tiers, il n'y a plus d'échange avec SAP, donc il ne devrait pas y avoir de paiement complémentaire. Par ailleurs, certains modules (comme la gestion des achats) passeraient sur un modèle de licence décorrélé du nombre d'utilisateurs (comme un chiffre d'affaires traité par exemple).

Pour l'instant, le détail du nouveau système n'est pas connu. L'USF, le club des utilisateurs francophones de SAP, se refuse de ce fait à le commenter officiellement en dehors d'appels à la prudence publiés sur Twitter. Evidemment, la rédaction reviendra sur le sujet dès que nous aurons plus d'informations.