SAP a réuni ce matin ses clients français à Paris, deux semaines après la tenue de sa grand-messe mondiale, Sapphire, à Orlando, où l'éditeur allemand a cherché à clarifier sa stratégie cloud après le rachat de SuccessFactors et effectué une série d'annonces (*). Au fil des acquisitions qui la complète, et le dernier en date (Ariba, plateforme en ligne spécialisée dans la gestion des achats) vient encore le confirmer, l'offre de SAP va se présenter de plus en plus comme un modèle hybride, à constituer sur un mode incrémental et à panacher entre solutions installées sur site et applications à exploiter dans le cloud. Les clients de son offre intégrée principale, la Business Suite, peuvent maintenant la compléter de différentes solutions SaaS (software as a service), développées par SAP ou bien acquises.

Pour les 900 personnes inscrites sur SAP Forum, organisé au Cnit de La Défense, ce fut l'occasion ce matin d'écouter Bill McDermott, co-PDG de SAP résidant aux Etats-Unis, rappeler les grands axes stratégiques aux premiers rangs desquels les technologies analytiques (avec HANA, plateforme d'analyse en mémoire et en temps réel, prolongée de sa capacité à traiter les big data), la prise en compte de la mobilité (avec le développement d'apps, à la fois pour l'entreprise et vers les consommateurs, B2B2C) et les déploiements dans le cloud.

« Que les directions métiers aient envie d'installer SAP »

Interrogé sur la conjoncture économique globale, un peu plus tard dans la matinée, lors d'une session de questions/réponses, Bill McDermott s'est déclaré plus optimiste que beaucoup d'autres, au niveau mondial et en Europe en particulier. « J'apprécie le positionnement de SAP car dans un contexte exigeant de réaliser des économies, les entreprises, tant publiques que privées, auront besoin de se tourner vers des technologies comme les nôtres, leur permettant de réduire leurs coûts et de gérer leurs activités en temps réel ». Les entreprises qui ne changent pas de modèle économique et qui n'investissent pas s'en sortent moins bien que les autres, constate-t-il.

Les participants à SAP Forum ont également pu découvrir Henri van der Vaeren, tout récemment nommé directeur général de la filiale française, en avril dernier. Précédemment DG de la filiale Belux, ce dernier connaît bien le marché français sur lequel se sont déroulées 14 années d'une carrière de 21 ans dans le B2B (business to business). Il a avoué ce matin qu'avant de rejoindre l'éditeur allemand, il y a deux ans,  il ne se rendait pas compte de la valeur qu'avait vraiment SAP et de la capacité que ses solutions apportaient pour aider les clients à évoluer. Il s'est engagé à ce que la filiale française se rapproche encore de ses clients et passe davantage de temps avec eux pour comprendre leurs challenges et leur stratégie à trois ans. Aux partenaires, il a promis plus de structure, de clarté et de proactivité. « Mon rêve : que non seulement les directions IT, mais aussi les directions métiers aient envie d'installer SAP », a-t-il lancé. 

(*) des annonces notamment sur la certification pour le cloud AWS d'Amazon de son ERP All-in-One et du logiciel d'administration de terminaux mobiles Afaria