Comme tous les ans, SAP France a tenu un point presse pour présenter ses résultats globaux avec quelques informations sur l’Hexagone. « La France a connu une bonne année, en passant de 962 millions à 1,095 milliard d’euros », a précisé Marc Genevois, qui a pris la direction de la filiale français de l’éditeur allemand en septembre dernier. Il a aussi indiqué que le chiffre d’affaires issu des abonnements et du cloud avait connu une nette accélération en 2015 au niveau monde. Le chiffre d’affaires total se monte au final à 20,8 milliards d’euros pour SAP SE, mais avec un repli des bénéfices qui passent à 4,25 Md€ (contre 4,33 en 2014) soit 20,4 % du CA de 2015 contre 24,7 % en 2014. La firme n'a pas revu son objectif de chiffre d'affaires de 28 milliards € en 2020.

Si le cloud ne représente aujourd’hui que 10% des revenus de la filiale française, il a atteint 2,5 milliards d’euros au niveau monde (pour l’exercice  clos le 31 décembre 2015), en hausse de 110% par rapport à l’année précédente. Les nouveaux clients dans le cloud, une mesure clef pour mesurer la performance de SAP dans ce secteur, ont augmenté de 103% pour atteindre 883 M€. Les licences et le support logiciel restant toujours les éléments clefs de l’activité de l’éditeur avec 14,9 Md€, mais avec une hausse de 13% en glissement annuel, la croissance n'a pas augmenté aussi vite que pour le cloud. Au cours du trimestre terminé le 31 décembre, la société a dégagé un bénéfice de 1,2 milliard € sur des revenus de 6,3 milliards €.

50% des revenus reposent encore sur l'ERP

L’éditeur prévoit qu’en 2017 ses revenus cloud seront proches de ceux des solutions on premise et qu’ils les dépasseront en 2018, reflétant une tendance de l'industrie. Pour SAP, comme pour ses rivaux d’ailleurs, comme Oracle ou Microsoft, le marché évolue de façon significative avec un basculement des logiciels et des services sur un modèle abonnement. Un changement radical pour une entreprise allemande qui réalise encore 50% de son chiffre d’affaires avec sa plate-forme ERP.

En France, la croissance cloud a été portée par le HCM (Human Capital Management) grâce à SuccessFactor alors que les résultats attendus sur HANA Cloud ont été en deçà des espérances, tout comme sa solution d’e-commerce Ariba. « Toute l’équipe commerciale d’Ariba a été renouvelée depuis trois mois, aucun des anciens collaborateurs n’est resté au profit de gens issus du cloud », nous a indiqué Marc Genevois. La plate-forme CRM a connu une croissance à trois chiffres, ce qui donne au final « une très bonne année 2015 en France, et les objectifs seront revus à la hausse en 2016, notamment pour le cloud avec un objectif de +70% pour le HCM. Je pense que nous avons la capacité de le faire ». Les derniers gros deals ont été réalisés avec Veolia, Atos et TF1 pour du HCM, dont 60% des revenus proviennent du cloud. Parmi les autres contrats supérieurs à 1 million d’euros, Marc Genevois a cité beaucoup de projets de transformation chez Faurecia, Schneider et Elior. Interrogé sur les tensions avec les entreprises françaises subissant un audit logiciel, Marc Genevois déplore simplement que certains incitent leurs adhérents à recourir à des avocats dès que les négociations commencent : « C’est dommage ».