SAP Ventures, société de capital risque affilié à SAP, a levé 1 milliard de dollars en douze mois, à mesure que l'éditeur allemand de logiciels cherche à placer des intérêts dans des start-up à fort potentiel. A la fois pour générer des profits et pour dénicher des pépites ayant conçu des technologies d'avant-garde. Au total, SAP vient d'indiquer qu'il gérait maintenant 1,4 milliard de dollars dans divers fonds de capital risque.

Mais le groupe allemand ne compte pas s'en tenir là. Il vient d'annoncer la création d'une équipe de développement d'activités composée de 10 membres. Par ailleurs, SAP prévoit que 13 des sociétés dans lesquelles il a investi sortent de son portefeuille cette année, a indiqué Nino Marakovic, CEO de SAP Ventures, lors d'une interview accordé à nos confrères d'IDG News Service. Cinq d'entre elles sont déjà entrées en bourse (Control 4, Just Dial, Marin Software, Tremor Video et tout récemment Violin Memory, avec difficultés pour ce dernier) et sept autres ont été rachetées par d'autres entreprises (Aepona, Apriso - racheté par le Français Dassault Systèmes -, Datria, ExactTarget, Ignite, ScaleIO - racheté par EMC - et Voxeo). Parmi ces dernières, l'un des rachats les plus significatifs a été celui d'ExactTarget, au printemps dernier, acquise pour 2,5 milliards de dollars par l'un des principaux concurrents de SAP sur le marché du CRM dans le cloud, Salesforce.com.

SAP veut montrer à ses clients son profil d'avant-gardiste

Pour Nino Marakovic, il y a une bonne raison pour que la base installée de SAP (par opposition aux actionnaires) s'intéresse à ce que fait le fonds de capital risque de l'éditeur. Cela donne une bonne indication des technologies qui vont arriver dans l'offre, fait-il remarquer. « Nous voulons montrer aux clients que SAP est avant-gardiste », pointe le PDG de SAP Ventures. L'engagement de SAP sur ce terrain peut en outre renforcer la confiance des clients qui voudraient travailler avec les start-up du portefeuille qui n'ont peut-être encore que quelques clients à leur actif.

L'éditeur a notamment pris des participations dans des start-up qui s'intéressent à sa base de données en mémoire HANA, en faisant le pari de développer rapidement un écosystème de partenaires et un catalogue d'applications pour la plateforme. 


20% de ses start-up sont orientées grand public

Dans l'ensemble, SAP cherche à investir dans des start-up tournées vers les entreprises, mais 20% de son portefeuille concernent néanmoins des jeunes pousses plus orientées grand public, souligne Nino Marakovic. L'éditeur allemand est particulièrement intéressé par les sociétés qui couvrent les deux marchés et reflètent les tendances de consumérisation de l'informatique, explique-t-il.

Il n'est pas inhabituel que les acteurs de la IT développent des fonds de capital risque. Intel est un des plus connus sur ce terrain (avec Intel Capital), à l'instar d'IBM.