SAP pourrait faire une entrée significative dans de nouveaux domaines fonctionnels, si l'on en croit certaines remarques formulées cette semaine par l'un de ses co-PDG, Jim Hagemann Snabe. « Pour alimenter la croissance, tous les dix-huit mois environ, nous devons ajouter une nouvelle catégorie de produits, a-t-il lâché lors d'une intervention sur la 11e conférence annuelle Technology, Media & Telecoms, organisée par la banque Morgan Stanley, accessible par webcast.

L'arrivée de SAP dans la mobilité a été particulièrement remarquée avec le rachat de Sybase en mai 2010 (qui lui a aussi apporté plusieurs bases de données). A ce moment-là, il accentuait ses efforts sur le terrain des traitements en mémoire avec la préparation de sa plateforme HANA qui est depuis au centre de sa stratégie. Si SAP procède à des acquisitions, ce sera soit pour accélérer son rythme de développement, soit s'ouvrir à d'autres types d'applications. Jim Hagemann Snabe a cité la collaboration comme l'un des domaines de croissance potentiels, mais n'a pas dit que cela se ferait à travers des rachats, ont rapporté nos confrères d'IDG News Service. Néanmoins, si l'éditeur allemand devait en faire sur ce marché, il pourrait naturellement choisir des partenaires proches, comme Jive Software et Open Text.

Mais au-delà, SAP est à la recherche de produits qui l'aideront à étendre son offre principale (c'est-à-dire sa suite de gestion bâtie autour de son ERP), plutôt que la supplanter.

« Nous voulons rebattre les cartes »

Si SAP est effectivement le plus important fournisseur d'ERP, il lui reste de nombreuses possibilités d'accroître sa présence dans les environnements de ses clients, a ajouté Jim Hagemann Snabe en citant un client qui à première vue semblait équipé par SAP du sol au plafond et exploitait en fait 400 applications non SAP. Selon le dirigeant, chez les clients considérés comme très engagés sur l'offre SAP, ce dernier ne totalise guère en moyenne que 5% des dépenses IT de l'entreprise. Les 95% restants sont consacrés à l'infrastructure, aux services et aux autres applications. « Nous ne cherchons pas à récupérer davantage de budget. Nous voulons simplement rebattre les cartes », a expliqué Jim Hagemann Snabe.

De fait, SAP entrevoit de nombreuses opportunités encore inexplorées pour vendre son ERP, a ajouté le dirigeant. « Nous estimons qu'il y a en Chine un million d'entreprises qui ont besoin d'un ERP (*) », a-t-il précisé. A titre de comparaison, SAP dénombre actuellement 170 000 clients.

Jim Snabe a également longuement parlé d'HANA, l'appliance d'analyse en mémoire qui s'installe sur les serveurs de différents fabricants de matériels, partenaires de SAP. HANA stocke les données qui seront traitées en mémoire vive, plutôt que lues à partir d'un système de stockage séparé, ce qui dope les performances et permet aux utilisateurs d'explorer les informations plus librement qu'ils n'auraient pu le faire avec des jeux de données pré-agrégés, a-t-il réexpliqué.

HANA associé à BW va permettre de gagner de l'argent

Il a relaté comment SAP s'était d'abord rapproché de cinquante clients « qui nous faisaient confiance et qui sont souvent parmi les premiers à tenter de nouvelles technologies ». L'éditeur a demandé à chacun d'eux des exemples de situations qui leur posaient problème et pourraient être résolues avec un traitement ultra-rapide de leurs données. « Cela nous a évidemment donné cinquante réponses différentes ».

(*) SAP a annoncé cette semaine vouloir investir plus de 2 milliards de dollars sur plusieurs années pour doper la croissance de son activité en Chine.