« Chez SAP, nous avons choisi d'innover et d'accélérer la façon dont nous innovons », a rappelé Jim Hagemann Snabe, co-PDG de l'éditeur allemand, à l'ouverture de l'édition européenne de Sapphire, mardi matin, à Madrid. Pas de surprise ici, les grands axes d'innovation choisis par la société sont déjà connus des clients et des partenaires présents à la conférence : le cloud, la mobilité, le in-memory. Le dirigeant en ajoute un quatrième, évident : le coeur historique de l'offre, c'est-à-dire les solutions de gestion, sur lesquelles tout s'appuie. Pour que sa Business Suite tire parti des évolutions sans heurt, SAP a indiqué en octobre qu'il prolongeait de 5 ans, jusqu'en 2020, la maintenance de la version 7, y compris pour l'ERP 6.0 et la plateforme NetWeaver.

HANA remplace la base de données sous BW

Sur la partie in-memory, SAP a annoncé à Sapphire Madrid que la plateforme d'analyse en mémoire HANA allait pouvoir être exploitée par les utilisateurs de sa solution de datawarehouse BW en venant remplacer la base sous-jacente. Ainsi qu'il l'avait prévu, SAP commence ainsi à réviser l'approche traditionnelle de la base de données. HANA va permettre d'accélérer sensiblement les requêtes sur les données non agrégées et les temps d'extraction et de chargement dans l'entrepôt. Pour en profiter, il n'est pas nécessaire de remettre en oeuvre Business Warehouse. Il suffit de faire migrer la base de données, explique SAP. Pas besoin non plus de reformer les utilisateurs. L'offre est susceptible d'intéresser de nombreux clients, BW comptant plus de 16 000 déploiements dans le monde.

Sur la partie cloud, la suite intégrée Business ByDesign hébergée par SAP totaliserait maintenant 700 clients dans le monde, selon le PDG. Du côté des offres OnDemand pour grandes entreprises, également hébergées sur son datacenter de Walldorf, l'éditeur prépare pour l'an prochain des solutions de recrutement (Career OnDemand) et de gestion des frais de déplacement (Travel OnDemand).

SAP Store accueille des applications mobiles

SAP a par ailleurs ouvert sa boutique SAP Store, discrètement, il y a quelques jours (http://store.sap.com/public). Lors de sa mise en bêta en mars, celle-ci présentait 25 add-ons et applications pour compléter Business ByDesign, venant de SAP et de partenaires. Elle en comporte aujourd'hui soixante. Et désormais, elle propose aussi des applications mobiles que les clients peuvent évaluer avant d'acheter. Trente sont développées par SAP et, pour l'instant, et une quinzaine par des partenaires. Deux cents autres sont en préparation dans l'écosystème. « Parce que nous ne pensons que nous ne pouvons pas développer seuls tout ce dont les clients ont besoin », reconnaît Jim Hagemann Snabe. Les premières apps mobiles sont sous iOS (récupérables via l'Apple iTunes Store et une app locale), quelques-unes bientôt sur BlackBerry. SAP avance plus prudemment pour celles sous Android, en raison du procès Oracle/Google, même s'il en montrait tout de même une sur Sapphire.

L'iPad au chevet des patients hospitalisés

Dans le domaine de la mobilité, l'éditeur allemand a particulièrement mis en avant le témoignage de l'hôpital Charité, de Berlin, client pilote pour l'application SAP Electronic Medical Record. Ses développeurs se sont rapprochés des soignants pour mieux comprendre leur façon de travailler et adapter la solution sur iPad. Le dossier médical (résultats des examens et radiographies...) est consulté sur le terminal mobile, au chevet des personnes hospitalisées et les médecins peuvent affiner leur diagnostic en consultant à distance d'autres médecins. Un développement qui s'appuie sur SUP (Sybase Unwired Platform).

Selon le co-PDG, plus de 1 500 clients de SAP participeraient ainsi aux processus de conception des applications. Il est de ceux qui pensent que les utilisateurs vont amener leurs terminaux mobiles dans l'entreprise. « Nous voulons amener la mobilité à chacun et la première chose qu'il nous fallait, c'était une infrastructure sur laquelle bâtir les applications. C'est pour cela que nous avons racheté Sybase. Et je pense qu'à l'avenir, nous commencerons à concevoir les applications à partir de leur version mobile ».