Schneider Electric est un groupe mondial de matériels et services dans l'énergie. Pour être plus agile et performant, il met en oeuvre un programme de transformation baptisé Connect avec une déclinaison ressources humaines, Connect People. L'idée est d'impliquer davantage chaque collaborateur dans la transformation de l'entreprise. Pour y parvenir, le groupe a dynamisé ses communautés de pratiques internes en recourant à un outil social.

« Les communautés de pratiques ont été mises en place il y a deux ans pour favoriser l'entraide entre collaborateurs » se souvient Louis-Pierre Guillaume, Knowledge Management Officer, Information Process et Organisation chez Schneider Electric (en photo). Aujourd'hui, il s'agit d'aller beaucoup plus loin et de casser les silos, ce que le Comité Exécutif du groupe a accepté. Pour Louis-Pierre Guillaume, « les managers doivent devenir des bâtisseurs animateurs de business ». Cela signifie que le management doit se transformer d'un modèle top-down à un modèle à dominante horizontale.

Démontrer à partir d'un mauvais exemple

Pour lancer la deuxième phase en janvier 2013, Schneider Electric a fait intervenir en séminaire un ancien dirigeant de Nokia venu expliquer comment son entreprise, à l'époque leader de la téléphonie mobile, n'avait pas vu venir la vague des smartphones en général et de l'iPad en particulier. Le problème du constructeur avait notamment été la non-prise en considération de signaux faibles pourtant repérés en interne.

Pour aider à la mise en place du nouvel modèle managérial au sein de Schneider Electric, des correspondants ont été mis en place au sein de chaque direction métier pour aider à la mise en place des communautés. Deux grands types de communautés existent : des communautés d'échanges de pratiques entre managers à travers le monde et des communautés de passionnés autour d'un thème, comme par exemple Lean & Six Sigma.

Un outil social au lieu d'un knowledge management classique

Au cours de l'été 2012, le groupe a déployé Tibbr de Tibco. Ce outil de forum va remplacer progressivement les multiples outils de knowledge management ou de collaboration (comme Chatter dans Salesforce, Microsoft Sharepoint....) présents à travers le groupe. Le mail devrait également être largement remplacé par le forum. A ce jour, il y a 3 000 inscrits aux différentes communautés gérées sur cet outil. Chaque communauté est promue par un sponsor interne au groupe, au niveau de la direction (entre n-1 et n-2 par rapport au Comité Exécutif). La diffusion de récits de succès issus du bon usage de l'outil entre également dans la démarche de promotion.

Certaines procédures pourtant très administratives profitent également de l'outil et de sa démarche. C'est notamment le cas, par exemple, des validations de devis ou de notes de frais. Chaque acte est considéré comme un objet créé par son émetteur et traité par les différents intervenants (validation hiérarchique, prise en compte dans tel ou tel service tiers...). Le coût du projet n'a pas été communiqué.