En grève depuis le 15 novembre pour protester contre les conditions de leur transfert chez Capgemini dans le cadre d'un contrat d'infogérance, la grande majorité des informaticiens du groupe industriel Schneider Electric restent mobilisés. Mais ils ont accepté de libérer les locaux du site d'Europole à Grenoble (qui resteront inaccessibles aux non-grévistes). Condition d'une reprise des négociations dès aujourd'hui mardi 23 novembre avec la direction du groupe, autour des garanties de maintien d'emploi et des différentes compensations financières réclamées par les salariés (à la fois pour le changement de statut, beaucoup moins avantageux chez Capgemeni, et pour le préjudice subi depuis dix-huit mois que dure la recherche d'un prestataire). « La grève perturbe beaucoup l'entreprise, même si les prestataires tiennent, tant bien que mal, l'informatique à bout de bras », explique Rémy Bogotto, informaticien et membre du bureau du comité européen CFDT. Pour qui les discussions devraient aboutir sous 48 heures. Signé le 5 novembre dernier, le contrat (dont les collaborateurs disent avoir appris les modalités dans la presse), porte sur l'externalisation, sur dix ans, de l'activité informatique de Schneider Electric pour un montant de 1,6 milliard d'euros. Il touche la quasi totalité des 1350 informaticiens de l'entreprise en Europe, dont 385 salariés français, concernés par la première vague de transferts en janvier prochain. Gros sujet d'inquiétude pour la CFDT : le fort contingent de salariés ayant bénéficié d'un plan de reconversion chez Schneider (près de 40 %, selon le syndicat). « Des non-informaticiens d'origine qui seront dévalorisés au sein de la SSII », estime Patrick Coynel, ingénieur en informatique et syndicaliste CFDT.