Fondée en 1986, Securinfor est entré dans une nouvelle phase de son développement. En l'espace de six mois, la société de services francilienne (94) a changé d'actionnaire, puis de dirigeant et s'est réorganisée tout récemment. En mai dernier, elle s'est en effet constituée en deux grandes business units, l'une baptisée Securinfor Infogérance, l'autre Securinfor Expertise. La première recouvre ses activités historiques que sont la gestion de parcs et d'infrastructures autour desquels elle propose aussi des prestations d'intégration et de déploiement. De son côté, Securinfor Expertise délivre en mode régie aux entreprises des compétences avancées en assistance technique.

Jusqu'à présent, Securinfor ne se positionnait sur ce créneau que de façon ponctuelle, sans démarche commerciale proactive. Tandis que son pôle infogérance est doté de plus de 300 collaborateurs, l'effectif de sa deuxième business unit n'est encore composé que d'une dizaine de consultants et de deux ingénieurs d'affaires. Trois autres ingénieurs d'affaires devraient être embauchés d'ici la fin de l'année. « Dans le domaine de l'infogérance, nous ciblons les grands comptes. Dans celui de l'assistance technique, nous allons commencer par adresser les entreprises de taille intermédiaire avant de nous confronter aux problématiques de référencement que posent les entreprises plus importantes», explique Rui Neves, le directeur général de Securinfor.

« Construire un opérateur reconnu sur le marché de l'IT »

Avant de rallier l'entreprise en février dernier, l'homme était directeur des opérations de l'ESN ConsorNT, en charge des activités gestion des infrastructures et solutions. Il a pris la suite de Michel Meunier, le co-fondateur de Securinfor, qui se concentre désormais sur la présidence du conseil de surveillance de l'entreprise. La nomination du nouveau directeur général est intervenue trois mois après que Securinfor a fait l'objet d'un LBO.

Michel Meunier et un pool d'actionnaires financiers professionnels, emmené par Axio Capotal, ont repris la société au groupe familial qui la contrôlait. C'est à leur initiative que le prestataire a entrepris de faire évoluer son offre vers l'assistance technique. « La volonté est de construire un opérateur industriel reconnu sur le marché de l'IT. Pour ce faire, il faut développer le chiffre d'affaires de notre société car dans notre métier, vous n'existez pas si vous ne réalisez pas entre 40 et 50 M€ de chiffre d'affaires », détaille Rui Neves.

Un rachat en vue

A l'heure actuelle Securinfor réalise 18,2 M€ de chiffre d'affaires. Si l'entreprise a misé sur l'assistance technique pour développer ses revenus, c'est qu'il s'agit d'une activité complémentaire aux prestations qu'elle propose déjà et dont, à l'inverse de l'infogérance, le développement peut-être plus maîtrisé. « Je simplifie à l'extrême mais il suffit, en partie, d'augmenter l'effort commercial pour réaliser plus d'activité dans l'assistance technique », indique Rui Neves. Cerise sur le gâteau, la nouvelle activité du prestataire est également génératrice de plus de marge.

D'ici cinq ans, le directeur général espère qu'elle représentera environ 30% des revenus globaux de Securinfor. Ces derniers devraient atteindre 21,5 M€ cette année puis 40 M€ sur une base de croissance organique en 2022. Le développement des facturations de l'entreprise devraient néanmoins aller bien au-delà puisque celle-ci étudie actuellement des dossiers de croissance externe dont un devrait aboutir rapidement à un rachat en région.