Avec le rachat d'OpenTrust par Keynectis, ce sont deux spécialistes français de la sécurité des échanges numériques qui unissent leurs forces. L'objectif annoncé est d'accélérer le développement de leurs activités en France et à l'international où OpenTrust dénombre déjà quelque deux millions d'utilisateurs dans plus de cent pays. Avec ce renfort, Keynectis compte doubler son chiffre d'affaires d'ici trois ans, en réalisant alors la moitié de celui-ci à l'export, indique l'éditeur dans un communiqué. Ensemble, les deux sociétés disent totaliser près de 20 millions de chiffres d'affaires avec 120 collaborateurs. Elles réunissent des logiciels proposés en mode service (SaaS) ou sous forme de licences, dans le domaine de la confiance numérique pour l'e-administration, de la gestion des identités et des transactions dématérialisées interentreprises.

Dans le domaine de l'identité numérique, Keynectis propose des solutions telles que Sequoia e-Passport avec laquelle les gouvernements peuvent protéger et vérifier les passeports électroniques et biométriques, ou encore Sequoia CitizenID, pour la production de titres sécurisés tels que les cartes d'identité ou les permis de conduire. L'éditeur a mis au point des produits d'authentification forte comme K.Access qui prend appui sur une clé USB, un téléphone portable ou un baladeur numérique comme l'iPod. Il dispose également de solutions de signature électronique (K.Websign et K.Sign), de certification des données transmises (Certify.Center) et de protection des infrastructures (certificats SSL, coffre-fort électronique). Il dispose par ailleurs d'un bouquet de services, Trustfull e-gaming, pour garantir l'intégrité des opérations dans le domaine des jeux en ligne.

Atteindre une taille critique en Europe

De son côté, l'offre logicielle d'OpenTrust comprend des fonctions d'authentification forte, de signature électronique et de non-répudiation. Elle permet de sécuriser les équipements d'interconnexion au réseau et les terminaux d'accès (smartphones inclus), et d'installer des processus de dématérialisation de l'information, que le système d'information des entreprises soit géré en interne, dans un cloud privé, ou qu'il recoure à des applications hébergées dans un cloud public. Sa suite intégrée et modulaire rassemble les logiciels OpenTrust PKI (Public Key Infrastructure), SMC (Smart Card Manager), MFT (Managed File Transfer), SPI (Signature and Proof Infrastructure). En mode SaaS, l'éditeur propose OpenTrust Electronic Signing Desk et Secure Post Office.

Ensemble, les éditeurs, basés l'un et l'autre à Issy-les-Moulineaux, continueront à se focaliser sur cinq domaines : l'identité numérique, la sécurité dans l'entreprise, les solutions mobiles, la signature et la dématérialisation et les échanges B-to-B. Le directeur général de Keynectis, Pascal Colin, soulignait peu de temps avant le rachat à 100% d'OpenTrust que les deux sociétés se connaissaient bien et que leur rapprochement était soutenu par un actionnariat fort très familier de leur écosystème (*). Olivier Guilbert, PDG d'OpenTrust, pointait pour sa part l'opportunité d'atteindre une taille critique dans le domaine des infrastructures de confiance en Europe.

Illustration : K.Sign, solution de signature électronique de Keynectis.

(*) Au capital de Keynectis se côtoient
Gemalto, Morpho (Groupe Safran), la Caisse des Dépôts et Consignations, Euro-Information (Groupe Crédit Mutuel-CIC), L'imprimerie Nationale et TDH (Thierry Dassault Holding), Thierry Dassault étant de président du conseil d'administration de Keynectis. A celui d'OpenTrust figurait notamment les fonds d'investissements Iris Capital, GemVentures, Crédit Agricole Private Equity, Elaia Ventures, Seeft Ventures et 123Venture.