Dans son étude sur les SSII françaises, IDC isole les plus grandes, 22 d'entre elles, qui réalisent 50% du chiffre d'affaires total de la profession. Les 4 premières comptent même pour 20% du marché.  Cette concentration n'est pas sans effet, puisque, les grandes SSII ont plus souffert que les « petites ». Les « 22 » affichent collectivement une baisse de chiffre d'affaires de 6,4%, les petites structures une baisse de 4,7%.

Explication : les grandes SSII sont davantage liées aux grands comptes, s'adressent à un nombre limité de clients, elles sont plus dépendantes et même fragilisées quand ceux-ci restreignent leurs budgets. A contrario, les petites structures évoluent dans un éco-système de PME de proximité, avec peu de grands projets IT, concentrés sur les investissements dont elles ont immédiatement besoin. Diminuer ces investissements, déjà limités au minimum, n'a pas de sens. Les chiffres d'affaires des petites SSII sont donc, relativement, moins affectés.

La crise date du Q2 2009 pour les SSII

La crise s'est également fait sentir de manière différente dans le temps. Le 1er trimestre 2009 a été positif, les SSII ont exécuté les commandes passées fin 2008. A partir du deuxième trimestre 2009, elles ont reçu de plein fouet l'impact de la crise, avec les réductions et reports de budgets des grands comptes. Conséquence : elles ont restreint  leurs coûts à tout prix, réduisant par exemple les effectifs, pour mieux traverser la crise. Un an après, plusieurs SSII embauchent, pour exécuter les contrats en cours ou à venir. Est-ce suffisant pour parler de reprise ?

Le 1er trimestre 2010 a été moins bon que prévu remarque Franck Nassah, consulting manager chez IDC France, ce qui laisse interrogatif pour les reste de l'année. 2010 sera « flat » pour les SSII en France prévoit IDC. Seule l'Allemagne devrait garder la tête hors de l'eau avec une croissance légèrement inférieure à 1% pour ses SSII. L'Italie et l'Espagne seront en décroissance.
« Le retard se rattrapera en 3 ou 4 ans, analyse Franck Nassah, les investissements services réalisés en 2008 ne retrouveront leur niveau qu'en 2012. » 2010 étant « flat », 2011 marquera un début de reprise, elle ne sera effective qu'en 2012.

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