À la peine sur le segment le plus lucratif du marché des mobiles, les smartphones, Nokia n'arrive toujours à trouver la stratégie qui lui permettra de contrer Apple, HTC ou Samsung. Pour sortir du gué et revenir sur le devant de la scène, il est peut-être temps de remercier Olli-Pekka Kallusvuo (en illustration), PDG de la société depuis 2006, à la suite de Jorma Ollila. C'est en tout cas ce que suggère un article du Wall Street Journal dans son édition du 20 juillet. Entré chez Nokia en 1980 en tant que conseiller juridique, Olli-Pekka Kallusvuo ne parvient pas malgré de multiples réorganisations à relancer l'activité smartphones de la firme finlandaise. Lourds, encombrants et dotés d'une interface vieillotte, les produits haut de gamme du constructeur, comme le N97 ou le N900, sont totalement inadaptés au marché qui plébiscite la simplicité et les fonctionnalités des produits animés par les systèmes d'exploitation de Google ou d'Apple. Et la plate-forme de téléchargement Ovi fait également peine à voir face à l'Android Market ou l'App Store. La prochaine génération de smartphones tactiles, sur laquelle Nokia mise énormément, a également du retard, voir dossier.


Un géant prêt à tomber ?

Alors qu'il est encore - pour combien de temps ? - le plus grand fabricant de téléphones dans le monde, Nokia perd régulièrement des parts de marché sur le segment des smartphones. Une étude de Mars Canalys indique que la société détient 39% de ce marché contre 41 % un an plus tôt. En conséquence, certains analystes avancent qu'un remaniement au sommet pourrait aider à renverser la tendance qui voit les parts de marché du finlandais baisser et les revenus stagner. Nokia est toujours à la recherche d'un second souffle pour faire face à la créativité d'Apple et de Google. Et selon le Wall Street Journal, des sources proches du constructeur finlandais confirment que Nokia recherche activement un nouveau CEO pour remplacer Olli-Pekka Kallusvuo. Contacté par la rédaction sur ce sujet, le responsable des relations presse de la filiale française, Xavier des Horts, nous a simplement répondu, comme à l'époque de l'affaire de l'arrivée de PC portables chez Nokia, "conformément à notre politique de longue date, nous ne commentons pas sur les rumeurs ou les spéculations du marché."

En juin dernier, la firme d'Espoo a averti que son bénéfice du deuxième trimestre, qui doit être rendu public  ce jeudi, serait plus faible que prévu. Le constructeur explique cette baisse par une concurrence accrue sur le marché haut de gamme, une évolution des prix à la baisse et par la dépréciation de l'euro. 


Illustration : Olli-Pekka Kallusvuo, CEO de Nokia
Crédit photo : Nokia