Une fois n'est pas coutume, la France est le deuxième meilleur élève de la classe européenne dans la matière « logiciels et services », derrière l'Allemagne. Selon le cabinet Pierre Audoin Consultants, la croissance pourrait atteindre 3,7% cette année pour ce secteur. Cela dit, la situation apparaît très contrastée en fonction des métiers, des tailles d'entreprises et des types de clients.
Ainsi, le domaine du conseil et de l'intégration, largement dominé par les grandes SSII, enregistre une forte baisse avec - 6,8%. En ce qui concerne les clients les plus consommateurs, PAC prévoit d'importants changements en 2011 par rapport à cette année. Si tous les secteurs devraient investir davantage l'an prochain en logiciels et en services, certains secteurs « décrochent ». C'est surtout le cas pour les « utilities » (principalement l'énergie), qui devrait passer de la 1ère place cette année à la 5ème en 2011. 
A l'inverse, la banque et les télécoms vont reprendre la tête du classement, mais sur des sujets très spécialisés, généralement confiés à de petites et moyennes SSII. 

Prix planchers

En ce qui concerne les tarifs, PAC considère que les clients entreprises ont littéralement « tordu le bras » des sociétés de services, qui considèrent - quelle que soit leur taille - qu'il n'est pas envisageable de baisser encore les prix. « Nous sommes arrivés à la limite de ce qu'il est possible de faire », a indiqué lors de la conférence Philippe Eburderie, Directeur d'ESR. La pression se concentre plutôt sur les exigences contractuelles, avec la généralisation du mode forfaitaire et de nouveaux engagements en termes de qualité. 

Une autre grille de lecture du marché est celle de la géographie. La région qui enregistre le plus fort recul est une nouvelle fois le quart nord-est, tandis que le nord et le sud-ouest restent stables. Les principaux bénéficiaires de la reprise dans le secteur des TIC sont le nord-ouest et le sud-est. Selon PAC, la dynamique de croissance est globalement plus forte en province qu'en région parisienne. « Les régions représentent d'ores et déjà 50% de notre chiffre d'affaires et la stratégie qui consiste à faire du « nearshore » en province se révèle pertinente », a conclu Philippe Eburderie.