Ils ne partagent pas le même point de vue, mais vont dans le même sens. Deux sénateurs, Yves Rome et Pierre Hérisson ont présenté un rapport sur le très haut débit, dans le même temps, la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), qui regroupe des industriels entre autres des télécoms et de la fibre optique, publiait un communiqué sur le même sujet. Avec le séminaire gouvernemental sur le numérique, élus et industriels veulent que le gouvernement s'engage et prenne les moyens d'un développement de la fibre optique en France.

Les deux sénateurs, Yves Rome PS et Pierre Hérisson UMP, ont remis un rapport de 200 pages sur l'action des collectivités locales dans le cade du numérique. Ils en appellent à l'Etat pour qu'il intervienne davantage sur le dossier de la fibre optique, à la fois en tant que régulateur et que  financeur, garant de l'égalité territoriale. L'investissement et l'action des opérateurs privés étant insuffisants pour une couverture totale du territoire, elle n'est de toute façon pas rentable pour eux.

Replacer l'Etat au centre  du débat

Les deux sénateurs replacent l'Etat au centre de tout et font remarquer un certain retard de la France en matière de très haut débit. Comme l'Europe  a drastiquement réduit ses financements sur le sujet et déporté l'action sur les Etats membres, la situation devient très claire, soit l'Etat français investit dans les zones blanches soit le territoire français sera insuffisamment couvert et de manière trop tardive.

La Fieec en appelle elle aussi à l'Etat mais par un autre biais. La Fédération, et ce n'est pas la 1ère fois, met au centre du raisonnement les usages à satisfaire pour les citoyens, les administrations et les entreprises. Ce n'est donc pas l'égalité des territoires qui la motive comme dans le cas des sénateurs, mais le développement de l'économie numérique, qui ne peut reposer que sur celui du très haut débit. Et la Fieec de mettre en avant les besoins en matière de santé, d'éducation, de culture même pour inciter le gouvernement à investir dans la fibre optique.

Elle ne manque pas non plus de mettre en valeur la filière numérique en France : composants, sous‐systèmes et systèmes électroniques, équipementiers, fabricants de biens numériques et d'infrastructures, éditeurs de logiciels...  L'Afdel est par exemple membre de la Fieec, et FFTélécoms simplement partenaire. La Fédération suggère, comme les sénateurs, l'extinction du cuivre, le déploiement d'une seule infrastructure passive mutualisée, des solutions de co-investissement public-privé, la pérennisation du Fonds National d'Aménagement du Territoire.