Oracle a esquissé la semaine dernière ses projets sur cinq ans pour les serveurs Sun à base de processeurs Sparc. Il espère ainsi rassurer ses clients sur l'avenir de la plateforme et faire remonter les ventes, en déclin. John Fowler, ancien responsable de Sun qui gère maintenant l'activité systèmes d'Oracle, a présenté ces plans dans une conférence web tenue depuis le siège social de la société. Préalablement, il avait confirmé lors d'une interview que les lignes de serveurs x86 équipés de processeurs AMD étaient arrêtées et que les gammes étaient standardisées sur les puces Intel.

Des mises à jour régulières chaque année

Oracle va livrer des mises à jour régulières sur les processeurs Sparc de Sun pendant les cinq prochaines années. Et, au  moins, doubler la performance applicative chaque année sur les systèmes à base de Sparc, a affirmé John Fowler. Les serveurs Sparc, qui hébergent aujourd'hui 32 coeurs et 4 To de mémoire, atteindront 128 coeurs et 64 To de mémoire en 2015, a-t-il ajouté.


Sparc road map 2010 2015
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Le responsable de l'activité systèmes a indiqué que Solaris 11, la prochaine mise à jour majeure du système d'exploitation de Sun serait livrée l'an prochain (on a appris en revanche l'arrêt d'OpenSolaris). Elle comportera « des améliorations importantes à pratiquement tous les niveaux de la pile », en incluant des éléments du Projet Crossbow de Sun, portant sur une technologie de virtualisation de la couche réseau. La version 11 de Solaris supportera « jusqu'à des dizaines de To de mémoire et des milliers de threads ».

Pour Oracle, il était important de présenter une feuille de route pour ces systèmes à base de processeurs Sparc dont les ventes ont chuté sérieusement en raison du climat d'incertitude généré par l'acquisition de Sun. Dès le départ, il avait effectivement dit qu'il continuerait à développer Sparc mais il avait donné peu de détails.

Quid des Ultrasparc et Sparc64 ?

Même après cette conférence web, il reste quelques questions en suspens. Il y a deux familles de processeurs Sparc : d'une part, les puces multithreaded Ultrasparc développées en interne pour les serveurs T series, et d'autre part, les Sparc64 qui sont fabriquées par Fujitsu et vendues dans les serveurs haut de gamme, les M series.

John Fowler n'a pas parlé de ces deux lignes de puces, se contentant d'évoquer le futur de Sparc de façon générale. Cela amène Nathan Brookwook, analyste chez Insight64, à se demander si, finalement, Oracle n'aurait pas l'intention d'utiliser son Ultrasparc sur les deux gammes de serveurs. Une telle évolution permettrait de réduire les coûts de développement et de contrôler entièrement la conception des serveurs. Le repreneur de Sun pourrait produire des variantes de l'Ultrasparc, utilisant différentes interconnexions et tailles de cache, par exemple, pour les adapter aux serveurs M series, avance Nathan Brookwook.

Interrogé sur ce point, John Fowler a précisé qu'il parlait de Sparc de façon générique. « Les deux plateformes sont basées sur la même architecture sous-jacente et peuvent faire tourner exactement les mêmes logiciels. Les clients ne sont donc pas focalisés sur ce point », estime-t-il.

L'Ultrasparc T3 sortira-t-il cette année ?

Il n'a pas non plus été dit très clairement si le processeur Ultrasparc T3, qui doublera le nombre de coeurs de l'actuel T2 Plus, sera livré d'ici la fin de l'année comme prévu. Lors de l'interview, John Fowler a dit qu'il ne pouvait plus confirmer que la livraison aurait lieu cette année. Malgré cela, les analystes qui sont au courant des projets d'Oracle sur son offre matérielle se déclarent confiants dans l'avenir de Sparc. La société dispose à peu près du même nombre d'ingénieurs travaillant sur ces processeurs que Sun avant son acquisition. Et, en outre, la société de Larry Ellison est davantage axée sur les résultats, souligne Nathan Brookwood, d'Insight64.