SFR va-t-il se transformer en bon samaritain de l'Etat ? C'est la question que l'on peut se poser avec la l'annonce du deuxième opérateur télécoms français de vouloir fibrer intégralement la France et ce, sans toucher aucune subvention publique. C'est en tout cas la volonté affichée du directeur général de la société, Michel Paulin, interrogé par Les Echos, qui a même avancé des objectifs : « Nous fibrerons 80% du territoire d'ici 2022 et l'intégralité d'ici 2025 et nous ferons économiser 8 à 15 milliards d'euros au budget de la France ». Afin de mettre sur pied son projet titanesque, l'opérateur est d'ailleurs en train de créer Altice Infrastructures, une société qui sera chargée de toute la maitrise d'oeuvre qui «  commencera ses travaux dès septembre de cette année et raccordera les premiers foyers avant Noël. »

Avec ce projet, SFR tient sans doute là le moyen de reprendre l'avantage face à Orange dans le déploiement de fibre optique au niveau national et d'apparaître comme un partenaire privilégié de l'Etat qui pourrait voir la facture de son Plan Très Haut Débit - dont les ambitions sont de fibrer l'ensemble du territoire à horizon 2022 - sérieusement allégée. Un appui d'autant plus bienvenu à un moment où la cour des comptes a soulevé la question du dérapage budgétaire du plan THD de l'Etat auquel il manquerait la rondelette somme de 15 milliards d'euros...

Une façon également pour SFR, et sa maison-mère Altice, de se rendre un peu plus comme un acteur incontournable et « too big to fail » du marché télécoms.