L'ESN SII est entrée en négociations exclusives avec son homologue Feel Europe en vue du rachat de 100% du capital de cette dernière. Entièrement financée en numéraire, l'opération devrait être bouclée au mois de septembre prochain. Avant cela, elle devra avoir été soumise à l'approbation des représentants des salariés des deux parties et à celle de l'autorité de la concurrence. Les deux sociétés de services IT françaises formeront alors un ensemble d'environ 410 M€ de chiffre d'affaires et de près de 5 500 collaborateurs.

Feel Europe Groupe a été fondé en 2001 par Gilles Sitbon qui quittera la direction de l'entreprise à l'issue du rachat. L'entreprise se positionne sur les métiers du conseil en organisation des systèmes d'information. Elle dispose d'un siège à Paris et de sept agences en France. En 2015, son effectif de 580 consultants lui a permis de dégager 59 M€ de chiffre d'affaires contre 63 M€ un an plus tôt. Ceux-ci délivrent aux grands comptes des prestations orientées autour de quatre grands pôles : le conseil AMOA, les Technologies, les infrastructures et la Formation. 50% des revenus de Feel Europe sont issus du secteur Banque/Finance, 25% de celui de l'Assurance et 25% de celui des services et de l'industrie.

Accélérer la stratégie de diversification de SII

Entrée dans un mouvement de diversification lancé il y a quatre ans, SII est justement intéressée par le fait d'accélérer son développement auprès des acteurs de la Banque, de l'Assurance et de l'Energie. Reprendre Feel Europe lui permettrait en outre de renforcer ses liens avec des comptes tels que BNP Paribas, Société Générale, EDF, ENGIE ou encore Véolia. SII s'attaque à ce type de clients en proposant des services tournés vers le conseil en technologies (54% de son CA) et l'intégration de systèmes (46%). L'an dernier, la société a dégagé 360 M€ de chiffre d'affaires (dont 204 M€ en France) pour un effectif de 4 888 salariés répartis dans 15 pays.

Comparée à SII, Feel Europe est donc restée une entreprise de taille modeste, ce qui a rendu son référencement chez les grands comptes de plus en plus difficile à l'heure ou ceux-ci veulent travailler avec des prestataires d'envergure européenne. L'ESN réalise en outre la majorité de son chiffre d'affaires en régie (80%) alors que le marché de la prestation IT s'oriente désormais davantage vers le mode projet, avec des clients qui cherchent des prestataires capables d'opérer leurs propres centres de services.