En direct de Sunnyvale - Basée à Cambridge, dans le Massachusetts, Basho Technologies a fait un détour par la Silicon Valley pour nous présenter ses solutions qui reposent sur une base de données NoSQL distribuée et open source (licence Apache 2) baptisée Riak KV. La start-up développe également une solution de stockage objet appelée Riak S2. Enfin depuis peu, la start-up a aussi lancée Data Platform, une solution de traitement dédiée au big data, particulièrement remarquée au dernier salon Big Data à Paris.

Tous les géants de l'Internet ont construit leur propre solution car ils ne trouvent pas de base de données commerciale adaptée à leurs besoins. « Quand vous devez faire travailler une base de données dans plusieurs pays, les coûts en licence peuvent également devenir très élevés avec une solution comme Oracle. Voilà pourquoi des clients cherchent d’autres options et viennent nous voir », nous a indiqué Dave McCrory CTO de Basho.

Triple copie des données 

Comme beaucoup de systèmes distribués, l’architecture de Rial KV exploite un ring avec des nœuds qui peuvent être facilement ajoutés pour agrandir la base de données et la reconstruire en cas de défaillance. La plate-forme n’est toutefois pas de type mesh mais repose sur une redondance classique avec une technologie baptisée multicluster réplication. La réplication utilise trois copies des données sur différents clusters afin de palier tout incident. En cas de sites distants, Dave McCrory recommande de travailler avec le même nombre de nœuds - même si ce n’est pas une obligation - pour garder la même cohérence et les mêmes performances. La croissance des performances est presque linéaire lors de l’ajout de nœuds supplémentaires grâce à un mécanisme d’équilibre de charge. Les langages supportés vont de Java, à Ruby en passant par .Net et Go. « Ce dernier est très populaire dans la vallée quand vous travaillez avec des infrastructures, Docker notamment. Les développeurs choisissent généralement Go avec Cloud Foundry », a souligné le CTO. Parmi les clients, on peut citer League of Legends et ses 27 millions de joueurs sur la partie chat, mais également Yammer, encore pour le chat.

Autre plate-forme chez Basho, Riak S2, la solution de stockage objet optimisée pour les vidéos, les images et les fichiers de plus d’un Mo. Conçu pour travailler de concert avec les clouds publics, privés ou hybrides, Riak S2 est compatible Amazon S3 et OpenStack Swift, avec des API robustes pour gérer des Po sur une plate-forme distribuée et évolutive de type « clusters of clusters ». Best Buy (pour le catalogue et les cessions data), Cisco, CNN ou ComCast (streaming vidéo) sont déjà des clients.

Accompagner la montée des big data 

Avec son dernier produit Data Platform, Basho propose d’exploiter les données non structurées qui échappent aux bases de données traditionnelles. « La croissance des données non-structurées est aujourd'hui beaucoup plus rapide que celles des données structurés », selon Peter Coppola, vice-président marketing de Basho. Selon le cabinet IDC, le volume de données créées dans le monde est passé de 1,8 milliard de gigaoctets en 2011 à 7 900 milliards de gigaoctets en 2015 avec la multiplication des informations issues des capteurs IoT et des terminaux mobiles. « Les bases de données relationnelles ne sont pas capables de suivre » selon le CTO. « Vous essayez en permanence de traiter les données fraîchement récoltées, celles indexées et celles déjà en cache et en exploitation ». Voilà pourquoi la start-up compte bien positionner sa base de données Riak KV grâce à l'arrivée d'un plug-in pour le moteur Spark.« IBM ne s'est pas trompé et a récemment annoncé l'intégration de Spark sur sa plate-forme Bluemix », a noté le CTO. « Le big data est un big business avec 50 milliards de dollars de revenus attendus en 2015 », a relevé de son coté Peter Coppola.  

Basho Technologies a levé à ce jour 66 millions de dollars auprès d’investisseurs privés et non pas de ventures capitalistes. La différence tient juste au fait que l’argent des seconds provient de fonds de pension alors que les premiers investissent leurs propres capitaux. Après une remaniement de sa direction générale, Basho est repartie de l'avant avec l'ouverture cette année de bureaux en France et en Allemagne. 40% des revenus de la start-up proviennent déjà de la zone EMEA, selon Peter Coppola, notamment dans les services financiers.