Le groupe japonais Sony pourrait supprimer 10 000 postes dans le monde cette année, soit près de 6% de son effectif, dans le cadre d'un plan de restructuration, selon Nikkei, l'une des principales publications économiques du pays. Le géant de l'électronique s'attend à enregistrer une perte de 6,4 milliards de dollars sur l'exercice fiscal qui s'est achevé le 31 mars dernier, plus de deux fois supérieure à ce qu'il prévoyait il y a à peine deux mois. Il a indiqué que cette hausse avait été causée par des dépenses exceptionnelles générées à l'international et qui seront enregistrées dans la dernière partie de l'exercice. Cela ne modifie pas ses prévisions sur ses chiffres de vente et son bénéfice opérationnel qui seront également en forte baisse par rapport à l'an dernier. Sony communiquera ses résultats financiers annuels le mois prochain.

Un autre groupe japonais affronte d'importantes difficultés. Sharp subit de son côté une perte de 4,68 milliards de dollars, supérieure de 30% à ce qu'il avait prévu il y a encore peu. Aux prises avec un yen fort, et déjà touchées par les conséquences du tremblement de terre de l'an dernier et les inondations vécues en Thaïlande, les deux plus gros fabricants de téléviseurs japonais ont également vu baisser leurs livraisons de produits.

Kazuo Hirai aux commandes chez Sony

Chez Sony, le plan de réduction d'effectif sera conduit par le tout nouveau président, Kazuo Hirai. Nommé en février à la suite d'Howard Stringer, il a pris ses fonctions au début de ce mois d'avril. Depuis 2007, il était en charge de l'activité Sony Computer Entertainment (les consoles, le réseau en ligne et les jeux PlayStation principalement). Sans citer ses sources, le magazine Nikkei indique que les réductions de postes du groupe devraient probablement s'effectuer au niveau des équipes de développement, de fabrication et de management, alors que celles qui avaient été précédemment effectuées avaient touché surtout les équipes de vente et les usines.

Sony avait déjà annoncé qu'il réduirait son effectif de 5 000 salariés en détachant du groupe certaines de ses activités n'appartenant pas à son coeur de métier, comme sa production d'écrans LCD de petite et moyenne taille ou ses produits industriels (films optiques, adhésifs...). Les 10 000 suppressions annoncées tiennent compte de ces réductions prévues, mais on ne sait pas exactement si les salariés concernés conserveront leur travail après leur transfert.