Sony Pictures Entertainment arrive peu à peu à obtenir la suppression de ses dernières productions retrouvées sur des sites illégaux de partage de fichiers. Les films ont été volés la semaine dernière au cours d'un énorme piratage de ses systèmes informatiques. Selon une source proche du dossier, parmi ces films on trouve « Fury » de David Ayer avec Brad Pitt, sorti aux États-Unis en octobre, mais aussi des films comme « Annie » avec Cameron Diaz, « Still Alice », « M. Turner » et « To Wtrite Love on Her Arms », tous inédits. La même source a également précisé que Sony était en train de remettre ses systèmes informatiques sur pied.

Le groupe japonais, très impliqué dans la production cinématographique et télévisuelle, a été la cible d'un groupe se faisant appelé les « Guardians of Peace » (Les Gardiens de la paix/GOP). L'attaque aurait également affecté les serveurs de l'entreprise, y compris ses serveurs de messagerie. « Le vol de contenus à Sony Pictures Entertainment est criminel, et nous travaillons en étroite collaboration avec la police pour trouver une réponse adéquate », a déclaré par courriel une porte-parole de Sony en début de semaine. Dans un premier temps, le géant de l'électronique avait annoncé qu'il devait faire face à un « important problème informatique ». La porte-parole n'a pas voulu confirmer les informations parues dans la presse (notamment sur le site de Reuters) selon lesquelles le FBI américain (Federal Bureau of Investigation) avait pris en charge l'affaire. Pas de confirmation non plus sur le recrutement de l'équipe Mandiant, de l'entreprise FireEye spécialisée dans la sécurité des réseaux et les investigations cybercriminelles, pour réparer les dommages causés par l'attaque.

Parmi les données volées, des e-mails et des mots de passe

D'autres sources, comme recode, indiquent que les pirates seraient originaires de Corée du Nord et qu'ils auraient lancé leur attaque en représailles au prochain film de Sony, « L'Interview », lequel raconte l'histoire d'un complot visant à assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Sony Pictures n'a fait aucun commentaire sur les responsables éventuels de cette attaque. Dans un message envoyé aux médias, le GOP annonce la mise en ligne des données volées à Sony Pictures, dont des informations financières, des emails et des mots de passe.

Dans un autre mail, une personne se réclamant du groupe des « Guardians of Peace » indique que le récent plan de restructuration sans discernement de Sony Pictures est le motif de l'attaque. Elle accuse l'entreprise de « discrimination raciale » et de « tyrannie aveugle ». Ajoutant : « Nous avons demandé à Sony Pictures d'y mettre un terme et de verser une indemnité adéquate aux victimes ». En 2011, Sony Pictures avait déjà été la cible d'un piratage et d'un vol de données. À l'époque, c'est le groupe de pirates LulzSec qui avait revendiqué l'attaque : il affirmait avoir eu accès aux données privées de plus de 1 million de personnes.