Sopra-Steria, Atos, Capgemini et d'autres SSII seraient actuellement sous le coup d'une enquête administrative lancé par l'Autorité de la concurrence, a-t-on appris de source syndicale. Selon un communiqué publié mercredi dernier sur le site de la CGT de Sopra-Steria, des visites et des saisies auraient été faites sur les sites de Sopra à Annecy et sur le siège de Steria situé à Meudon. Il semble  qu'Atos ait également fait l'objet de la même opération menée par la direction générale de la concurrence et des prix, ont indiqué la CGT de même que d'autres instances représentatives du personnel de Steria-Sopra. En outre, et contrairement à ce qui a été publié dans la presse, Olivier Vallet, directeur général de Steria France n'aurait communiqué sur le sujet qu'avec son top management.  «En province et en région parisienne, certains salariés et plusieurs autres représentants syndicaux n'ont jamais reçu de mail à ce sujet », a assuré une source syndicale proche du dossier. « Nous avons posé la question le lendemain lors d'un CCE à la direction qui n'a fait aucun commentaire à ce sujet. Nous savons toutefois par la rumeur que l'Autorité de la concurrence s'est déplacée sur le site de Steria à Meudon pour saisir des ordinateurs et placer des scellés sur des bureaux, d'Atos et d'autres SSII ».  

Soupçons de concertations illicites

Le fait que la CGT soit la seule instance à avoir communiqué sur le sujet résulterait de la fusion entre Sopra et Steria qui génère actuellement des tensions entre les  syndicats. « Steria veut dénoncer des usages et des accords atypiques dans l'entreprise », a ajouté la même source syndicale. « En ce moment,  les relations sont tendues entre les différentes organisations syndicales »

Les raisons exactes qui auraient pu conduire  la direction générale de la concurrence à lancer son enquête sont encore obscures. « L'Autorité de concurrence n'a rien laissé transpirer, c'est le black-out total », nous a déclaré un représentant syndical. « Mais on peut supposer que l'administration soupçonne des ententes illicites relatives aux appels d'offres publics ». Rappelons que Steria était  en charge de la mise en oeuvre des systèmes centraux de gestion financière et technique ainsi que du système de relation client du projet Ecomouv, chargé de promouvoir l'écotaxe poids lourds et de Louvois, le très décrié logiciel de traitement des soldes des militaires.

Contactée par la rédaction du Monde Informatique, la direction de Steria-Sopra n'a pu être jointe au moment où nous publions ces informations.