Les SSII françaises peuvent afficher un sourire de circonstance : les trimestres s'enchaînent sans que la croissance de leurs revenus ne s'estompe. La reprise esquissée en 2004, après des années de vaches maigres, est confirmée par la plupart des acteurs IT.

Steria a bouclé son deuxième trimestre sur un chiffre d'affaires de 305,3 M¤, soit une progression de 24 % sur un an. En organique, la croissance atteint 9,9 %, soit bien plus que les 5 ou 6 % de croissance prévus cette année pour le secteur par le Syntec Informatique. Pour le seul marché français, qui représente 41 % des revenus du groupe, le CA a progressé de 15,3 % en organique. Steria a profité de la reprise, notamment en France, de la demande en conseil et intégration de système, une activité qui gagne 7,3 % par rapport au T2 2004.

Même constat du côté de GFI Informatique : l'intégration d'ERP redémarre avec une progression de 2 % de l'activité en France. Mais c'est surtout par la branche Solutions logicielles et Secteur public, essentiellement grâce aux grands comptes, que la SSII a pu afficher une croissance de son CA de 6,1 %, à 139 M¤ pour le trimestre. Une fois encore, la marché français est dans le vert, avec une progression de 5,6 %.

L'activité hexagonale d'Unilog ne détonne pas, avec une accélération constatée dans toutes les branches d'activité et en premier lieu dans le conseil. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 25,3 %, à 193,2 M¤, un résultat bien supérieur aux attentes des analystes. Sur le territoire français, la croissance des revenus atteint 21,3 %, là encore nettement au-dessus de la moyenne du Syntec.

De ces bons résultats naissent alors quelques ambitions, comme celles de Steria qui a récemment annoncé la création de deux pôles de compétence ERP « pour répondre à la dynamique de croissance », ou celles d'Unilog qui pourrait profiter de sa confortable trésorerie pour procéder à des achats, le groupe affirmant qu'il est toujours à la recherche d'opportunités en Europe du Nord, essentiellement en Allemagne et en Grande-Bretagne. Pour la presque totalité des SSII, les ambitions restent cependant modestes : aucune n'affiche des objectifs élevés, toutes restent prudentes. Mais certaines se remettent à lancer des campagnes de recrutement, parfois de grande ampleur, à l'image de Sopra qui annonçait 1500 embauches pour 2005, de Sogeti-Transiciel qui indiquait 1600 nouveaux postes, de Teamlog qui prévoyait 500 recrutements de GFI, avec 166 emplois créés dans la branche intégration d'ERP, ou encore d'Unilog qui indique 1300 recrutements en 2005. Certes, les 36 297 demandeurs d'emplois en informatique inscrits à l'ANPE en juin 2005 ne retrouveront pas tous un employeur. Certes, le Syntec prévoit une augmentation du nombre d'effectifs limitée à 2 ou 3 % pour l'année. Mais ces embauches n'en constituent pas moins le signe encourageant d'un secteur rasséréné.